Une famille originaire de Brive s'est lancé dans un tour du monde depuis le 27 décembre 2023. Elle partage son expérience à travers les réseaux sociaux, son journal de bord. L'objectif de ce voyage : trouver une nouvelle terre d'expatriation.
Ils ont tout quitté pour une nouvelle vie. La famille Perrier-Williams, constituée de Victoria Williams et Frédéric Perrier, quarantenaire, et leurs deux enfants, Lewis, 16 ans et Kyle, 12 ans, suscite la curiosité sur les réseaux sociaux avec près de 131 000 abonnées sur le compte Instagram "Partir_vivre_ailleurs".
Le voyage d'une vie
Après une vie travail dans les bureaux, où Frédéric exerçait en tant que cadre dans une banque au Luxembourg et Victoria dans le marketing digital, le couple veut rompre avec la routine et décide de vivre une expérience inédite : faire le tour du monde.
"Il nous a fallu douze mois de préparation. La première phase est mentale, c'est un travail psychologique, de prise de décision et d'acceptation du projet. Il faut être sûr que la détermination soit assez profonde. La deuxième, c'est l'action et les préparatifs."
Cette décision, pourtant réfléchie, n'a pas fait l'unanimité auprès des proches de la famille. "Ils n'ont pas compris pourquoi est-ce qu'on abandonnait quelque chose d'aussi stable, et où on gagnait bien notre vie", regrette Victoria.
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Le couple finit par vendre sa maison, les meubles qu'elle contient et commence son aventure à travers une quinzaine de pays et dont la première destination est Doha, au Qatar. Le couple a préparé un budget pour tenir le temps des deux ans de voyage.
" On a des prévisionnels. Pour chaque destination, on sait que ça nous coûtera tant. On essaye de gérer l'argent au jour le jour. On économise sur les vols, les logements, on regarde les promotions. On se fait plaisir, mais on sait dans quoi on ne veut pas dépenser", détaille Frédéric, en charge des finances du voyage. Ce dernier a pris sa retraite anticipée, mais Victoria continue de travailler avec son business en ligne.
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L'école de la vie
Pour Kyle et Lewis, c'est un changement de vie qui demande de l'adaptation. Les enfants continuent les cours en ligne. "Pour la première année, nous avons suivi les cours avec le CNED, mais ce n'était pas compatible avec nos activités de la journée. Ça mettait beaucoup de stress et la fatigue s'est vite fait ressentir", avoue la mère.
" À présent, les parents assurent les cours avec des supports en ligne et surtout, privilégient l'apprentissage en situation."Par exemple, les enfants s'entrainent au calcul mental pour convertir les devises en euro. 'Tant de "dong" (monnaie vietnamienne) vaut combien en euro?' C'est très pratique et intéressant comme exercice", constate Victoria.
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La mère est attentive aux ressentis des enfants et notamment du plus jeune, Kyle. "Il était très content de rentrer à Brive chez la famille. L'Asie l'avait beaucoup fatigué, il avait besoin de repos. Mais, après quelque temps, il m'a demandé 'Quand est-ce qu'on repart'. J'ai conscience que pour les enfants, qui ont besoin de repères, ça peut être angoissant parce qu'il y a un certain inconnu. On ne sait pas où on sera dans une semaine. Je pense qu'ils ont besoin de revenir, pour réaliser que ce qu'ils vivent, c'est chouette", explique la mère.
Introspection
Lors de leur escale à Brive, chez les parents de Frédéric, Victoria a pu se rendre compte des bienfaits des voyages, mais également des changements qu'une telle expérience avait pu opérer en elle.
"Quand on part, on voit beaucoup de chose, on revient différent. On a beaucoup évolué comparer à ceux qui n'ont pas pu partir. On peut se sentir en décalage. On apprend à se connaitre, connaitre ses limites. Revenir, et reprendre le rythme de sa vie, ça peut être quelque chose de déstabilisant, ça peut rendre dépressif. Je n'arriverai pas à reprendre ma vie d'avant, au Luxembourg", admet la mère.
La famille cherchait avant tout un endroit, hors de l'Europe, où commencer une nouvelle vie. Mais, après plusieurs destinations, le doute naît : "Quand on fait l'Asie, on s'est dit que ce n'était pas fait pour nous. Peut-être qu'on aura le même sentiment pour les autres destinations. Est-ce qu'on va vraiment trouver un endroit où habiter ? Est-ce que l'Europe, ce n'est pas si mal ?", se questionne Victoria.
En attendant, la famille continue son voyage. À l'heure où s'écrivent ces lignes, la famille est Irlande et part dans quelques jours pour Boston, aux États-Unis. La famille a prévu de terminer son voyage en décembre 2025.