L'écrivain corrézien Michel Peyramaure est décédé à l'âge de 101 ans

Son dernier livre "Inventaire avant fermeture" était prémonitoire. L'écrivain briviste Michel Peyramaure s'est éteint dans sa ville de Brive. Le romancier cofondateur de la foire du livre de Brive avait écrit plusieurs centaines de romans.

L'écriture conserve. C'est absolument indéniable !

Michel Peyramaure

Ecrivain

L'écrivain corrézien n'aura pas fait mentir cet adage. Le romancier aux 130 livres s'est éteint à Brive, sa ville natale.

Une vie d'écrivain

Jeanne d'Arc, Henri IV, Louis XVI, Cléopâtre... Michel Peyramaure était considéré comme l'un des plus grands romanciers historiques français. Un homme qui s'astreignait à écrire sans répit, quotidiennement.

"Quand je pars en vacances, c'est avec ma machine à écrire, mes fichiers, mes documents et je travaille six heures par jour. Ce n'est pas trop dans la mesure où je fais un travail qui me plaît."

Michel Peyramaure a dédié sa vie à l'écriture, puisant toujours l'inspiration dans son Causse corrézien qu'il affectionnait tant, qu'il n'a jamais quitté. Lui qui fuyait les mondanités du monde littéraire parisien.

"En tant que personnage provincial, je me dois de marquer une différenciation avec Paris. Je refuse un certain copinage, une certaine existence entre guillemets parisienne qui ne me convient pas du tout. Je suis un homme solitaire, de la province. Je tiens à le demeurer."

À 32 ans, il publie son premier roman "Paradis entre quatre murs". L'année suivante, ce sera "Le bal des ribauds", toujours réédité cinquante ans plus tard. Plus d'une centaine de romans pour cet écrivain prolifique, dont la vocation est née très tôt.

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L'écrivain briviste Michel Peyramaure s'est éteint dans sa ville de Brive. Le romancier cofondateur de la foire du livre de Brive avait écrit plusieurs centaines de romans. Équipe : Alexandra Filliot, Alain Lafeuille. ©FTV

Brive au cœur

C'est dans une petite chambre du théâtre municipal de Brive, au moment même où se jouait un opéra, que Michel Peyramaure a poussé son cri primal, en 1922. Un enfant qui ne manifestera pas un goût prononcé pour les études.

J'étais toujours le dernier de la classe. Le professeur me disait : qu'est-ce que tu as écrit là. J'ai écrit un poème monsieur. Oh, c'est pas mal. Il revient à son bureau et dit aux enfants. Nous avons dans la classe un crétin de génie !

Michel Peyramaure

Ecrivain

Après le collège, Michel Peyramaure travaillera dans l'imprimerie de son père, puis sera journaliste au quotidien "La Montagne". Des articles, des romans, toujours l'impérieuse nécessité d'écrire.

"Je crois qu'il n'y a pas de plaisir plus intense que celui que l'on ressent au soir d'une journée où l'on a écrit quelques pages de roman. De ma vie, je n'ai jamais ressenti dans d'autres domaines la même intensité de plaisir."

  • L'école de Brive

Dans les années 80, aux côtés de Claude Michelet, Denis Tillinac et Christian Signol, il crée l'"École de Brive". Une envie profonde de montrer au monde littéraire qu'en dehors de Paris, on savait écrire : "Nous sommes les gens d'une région, rappelait-il. Nous parlons de cette région. Mais nous ne sommes pas des régionalistes qui parlent en patois de cette région."

  • La Foire du Livre de Brive

Brive a accueilli l'an dernier en 2022 la 40e édition de sa foire. L'une des plus grandes manifestations littéraires françaises qui n'aurait pas vu le jour sans Michel Peyramaure. Il y a une quarantaine d'années, avec une poignée d'autres écrivains dont Denis Tillinac, il décide de s'installer place de la Guierle.

C'était simplement une table sur la Guierle. Les libraires avaient aligné quelques bouquins. On en a vendu une dizaine, je crois. C'était pas mal, en plein air, sur un marché. Le marché est devenu une foire finalement...

Michel Peyramaure

Ecrivain

Au soir de sa vie, Michel Peyramaure se disait déçu par la littérature française actuelle, préférant notamment les écrivains américains.

Jusqu'au bout, malgré le poids des années, le romancier curieux de tout, toujours émerveillé par sa Corrèze, avait des journées bien remplies. Jusqu'au bout, il a continué à pianoter sur les touches de son clavier, "l'écriture, ça conserve, c'est absolument indéniable !"

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