Victime de glissements de terrain à répétition qui ont fait s'effondrer une douzaine de ses routes, la commune de Lanteuil (Corrèze), reconnue en état de catastrophe naturelle. Par manque de budget, certains axes ne seront pas reconstruits, ce qui contraint certains habitants.
C'est une route communale qui relie le bourg de Lanteuil en Corrèze au hameau de Brossard. Depuis un glissement de terrain au printemps 2024, il est interdit de l'emprunter et les habitants du lieu-dit sont bien embêtés.
Propriétaire d'une ferme pédagogique dans le hameau, Patricia Tronche vient constater les dégâts : la nature y a repris ses droits, mais les dégâts sont encore bien visibles. "Ça a raviné, déplore-t-elle. Les souches ont été propulsées par l’eau et ça pousse sous le sol qui est argileux."
Quelques mètres plus loin, un trou béant a entamé une bonne partie de la route. Trop abîmé, l'axe ne sera pas reconstruit car Lanteuil ne dispose pas du budget pour assumer des travaux. Un seul axe mène désormais à la ferme pédagogique, contre trois auparavant.
Ça m’inquiète parce que c’était l’accès le plus rapide pour les secours. Donc, en cas de gros soucis, ça m'inquiète.
Patricia Tronchehabitante de Lanteuil (Corrèze)
Des chantiers à répétition
Un axe plus important, la RD150 qui part vers Meyssac, s'est lui aussi effondré à quatre endroits différents. Un terrassement a été réalisé pour que la circulation reste possible sur l'axe, très emprunté par les poids lourds.
"L'hiver dernier, c’est la première fois qu'il est tombé de l’eau comme ça, comme il n'est jamais tombé. Six mois de pluie ont fait que toute la colline se casse la figure à Lanteuil, indique le maire, Christian Derachinois. On a à peu près douze effondrements sur les routes de la commune."
Le sol argileux gorgé d'eau est la cause de ces glissements de terrain à répétition ces dernières années. Plus loin sur cette même route, les travaux de consolidation financés par le département sont en cours.
"On prend les chantiers les uns après les autres, en espérant qu’il n'y en ait plus." pousuit le maire.
Mais on sait très bien que, compte tenu du changement climatique, il y en aura sans doute d’autres dans les années à venir.
Christian Derachinoismaire de Lanteuil (Corrèze)
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle, et les assurances devraient prendre en charge une partie des travaux. Ceux de la RD150, de Lanteuil à Meyssac, doivent s’achever d’ici la mi-octobre.