"On a presque tout perdu en l’espace de vingt minutes" : Après l'orage dévastateur, les agriculteurs en plein désarroi

Après le passage de la tempête dans la nuit de jeudi à vendredi à Sarroux-Saint-Julien (Corrèze), le désarroi est immense chez la quinzaine d'agriculteurs touchés. Certains ont perdu des années de travail. La Coordination rurale 19 demande la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle et un plan d'urgence pour évaluer les dégâts.

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Alex Cheminade a du mal à trouver le sommeil depuis la nuit de jeudi à vendredi. “On a presque tout perdu en l’espace de vingt minutes. C’est le travail de plusieurs années que l’on perd en l’espace de rien du tout. Même dans les habitations, on a eu très peur, on pensait que ça allait nous tomber dessus.”

Le jeune éleveur bovin installé à Sarroux-Saint-Julien fait partie de ceux qui ont été le plus touchés par le violent orage qui s'est abattu sur la petite commune corrézienne, située à proximité de Bort-les-Orgues.

“On a une toiture qui s’est envolée sur une stabulation, on a toutes nos clôtures qui sont mortes à cause des arbres qui sont tombés dessus. On est dans l’incapacité de les déblayer parce qu’on n’est pas outillé pour ça. On va devoir faire appel à des professionnels du bois.”

L'agriculteur a perdu deux vaches dans la tempête, et il se demande comment il pourra nourrir les autres cet hiver : ses prairies de fauche ont été hachées par les grêlons gros comme des oeufs. “Il nous restait trente hectares de fourrage à faire, on ne pourra pas les faire. On est dans l’incapacité de pouvoir acheter ce fourrage pour nourrir les bêtes cet hiver." L'assurance prendra en charge les dégâts matériels sur ses bâtiments et ses machines, le fourrage déjà récolté et détrempé à cause des intempéries, mais pas les pertes sur ses prochaines récoltes.

Un coup du sort pour ce trentenaire qui a repris l'exploitation familiale il y a seulement quelques mois. “On le vit très mal parce que ce n’est pas très encourageant quand on vient de reprendre une exploitation et que ça commence comme ça, c’est compliqué… Racheter les parts de mon père et de mon oncle, plus maintenant les dégâts, financièrement ce ne sera pas possible."

Mon père et mon oncle nous aident beaucoup sur l’exploitation, c’est ce qui va nous aider moralement à tenir.

Alex Cheminade

agriculteur sinistré

Même désarroi chez son voisin Thierry Malargue. Lui a perdu huit hectares de maïs qui lui servent à nourrir son cheptel. “Il a fallu passer des nuits à labourer parce que le temps n’allait pas, et en une demi-heure tout est foutu… Trente tonnes de maïs par hectare, multiplié par huit… Ça fait 240 tonnes. 240 tonnes que l’on va trouver où ?", interroge-t-il.

"On se serre tous les coudes"

L'exploitant ne cache pas son exaspération face à la lenteur de la réaction des autorités. "Si tout le monde se bouge vite, on doit pouvoir arriver à faire quelque chose. On est au mois de juillet donc la moitié des gens va partir en vacances, mais nous, on est là. Si on doit faire quelque chose, c’est tout de suite !”, exhorte l'agriculteur.

Samedi soir, il s'est rendu comme la quinzaine d'autres agriculteurs touchés à la mairie de Margerides pour une réunion d'urgence. Amélie Rebière, porte-parole nationale de la Coordination rurale et voisine des exploitants sinistrés, était présente pour soutenir ses collègues. "Ç'a été un gros choc émotionnel, donc il était important que tout le monde se regroupe pour parler de ce qu’il a vécu (...) C’était important de montrer qu’on se serre tous les coudes.”

Tous espèrent que l'État et la préfecture de la Corrèze prennent en compte leurs demandes au plus vite, car le temps presse. "Une solidarité de fourrage, c’est facile à mettre en place. On a cinq camions prêts à partir tout de suite", indique la syndicaliste. “On en appelle aussi à la solidarité de la région, du département, de la communauté de communes, et surtout des maires qui peuvent déclarer l’état de catastrophe naturelle et ça nous aiderait vraiment beaucoup.”

Amélie Rebière demande également la tenue en urgence d'une commission de la DDT pour évaluer les dégâts sur les exploitations. Mais en plein week-end du 14 juillet, elle n'a pas encore obtenu de réponse...

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