Après avoir renoncé en septembre dernier, le groupe américain Teledyne annonce qu’il souhaite toujours racheter l’entreprise briviste d’électronique de défense Photonis mais à un prix 15% moins élevé que son offre initiale.
C’est un feuilleton à rebondissements.
En septembre dernier, on pensait que le groupe américain Teledyne avait renoncé définitivement à acquérir le spécialiste des systèmes de vision nocturne pour la défense Photonis installé à Brive.
Photonis est une pépite française de l’électronique-optique, leader mondial dans une technologie de pointe hautement stratégique, et le gouvernement français avait posé des conditions à ce rachat qui avaient semblé décourager l’investisseur américain.
Mais ce mardi 27 octobre le magazine Challenges et le quotidien économique Les Echos révèlent que Teledyne n’a pas renoncé à sa volonté de mettre la main sur Photonis, bien au contraire.
Cerise sur le gâteau, elle pourrait même racheter l’entreprise corrézienne avec un rabais de 15% par rapport à son offre de septembre dernier. Le groupe californien pourrait acquérir Photonis pour 425 millions d’euros, soit 75 millions d’euros de moins que ce qu’il proposait initialement.
C’est Robert Mehrabian, le président exécutif de Teledyne, qui a clairement annoncé la couleur lors d’une conférence de presse le 21 octobre dernier : « Concernant Photonis, le 28 septembre, nous avons suspendu nos efforts pour acquérir l'entreprise et retiré volontairement notre demande d'autorisation par le gouvernement français … Nous avons déterminé à ce moment qu'une acquisition dans les conditions proposées par le gouvernement français n'était pas réalisable … Cependant, ces derniers jours, les anticipations de valorisation du vendeur se sont considérablement modérées et nous avons renouvelé nos efforts d'acquisition. En ce moment, nous espérons conclure les négociations et annoncer l'acquisition avant la fin de l'année ».
En clair, le gouvernement français a exigé que, dans l’opération, la Banque Publique d’Investissement (BPI), un organisme public français d’investissement, reste présent à hauteur de 10% dans le capital de Photonis si l’entreprise était rachetée par Teledyne.
Après réflexion, Robert Mehrabian ne semble pas y voir de problème, à condition d’obtenir un rabais sur le prix d’acquisition, ce qu’il semble avoir obtenu durant ses récentes négociations : « Nous avons eu des discussions avec la banque d'investissement française et nous trouvons qu'elle est beaucoup plus orientée vers les affaires que vers le gouvernement. Bien sûr, ils auront leur mot à dire pour s'assurer que la technologie ne quitte pas la France. Mais nous pensons que nous pouvons vivre avec cette entreprise en tant qu'actionnaire minoritaire pendant un certain nombre d'années ».
Photonis emploie environ 500 salariés sur son site de Brive en Corrèze.