Le réseau de chefs d'entreprise corréziennes "Les Bougeuses" proposent leur aide pour faire face au coronavirus

Le réseau 100% féminin Bouge ta boite de Corrèze a vu le jour en janvier dernier. Les quinze entrepreneuses qui en font partie ont profité des problématiques économiques et humaines liées au coronavirus pour apporter leur soutien aux entreprises locales et s’entraider. Témoignages.

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D’après une enquête nationale, le fait d’appartenir à un réseau est un « réel soutien pour 86% des entrepreneurs pendant cette période ». C’est d’ailleurs le(s) chemin(s) qu’ont choisi(s) d’emprunter quinze corréziennes. Le cercle corrézien des « bougeuses » a vu le jour le 20 janvier 2020 à l’initiative de trois auto-entrepreneuses : Edith Salomon, DRH externalisée, Bras droit des dirigeants, Eloise Pinto, chargée d’affaires, Harmonie Mutuelle et Delphine Laval, coach en déploiement personnel et professionnel Best Regards et We Girls.

Quinze "bougeuses", quinze profils distincts

Bouge ta Boite est un réseau de business national 100% féminin "qui a pour intention de permettre aux femmes chefs d'entreprises de développer leur business et chiffre d'affaire mais aussi de développer leurs compétences" souligne Delphine Laval, actuelle animatrice du groupe.

Elles sont auto-entrepreneuses, conjointes collaborateurs ou salariés aux responsabilités et enjeux proches de ceux d'une chef d'entreprise. Pour intégrer cette équipe, elles avaient comme devoir de répondre aux valeurs et motivations du collectif. Rejoindre ce réseau a un coût, chaque membre paye une cotisation de 58 euros par mois.Les "bougeuses" sont actuellement au nombre de quinze et leurs échanges sont régis par une "boosteuse", l'équivalent de l'animatrice, élue pour un mandat de six mois. Autre règle : pas de concurrence directe entre deux bougeuses. Chaque profil est bien distinct et les secteurs d'activités doivent être diversifiés.

Nous avons toutes des secteurs d'activité très différents et au début du confinement, tout le monde a subi une onde de choc, qui n'a pas été identique pour toutes. Le fait de se retrouver, nous a permis de nous aider car nous n'avions pas les mêmes compétences. C'était le moment de s'unir.

Car deux mois seulement après la création de leur groupe, ces quinze femmes d'affaires ont du faire face aux premières problématiques économiques et humaines engendrées par le covid-19. Pour les quinze membres actifs du groupe, pas question de "se laisser abattre". Elles ont chacune profité de cette crise pour tisser des liens, s'entraider et pour trouver des solutions et alternatives permettant à leurs secteurs d'activité de redémarrer au plus vite à l'issue du confinement.

"Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin"

Pascale Simon, graphiste print, compare le groupe à une "grande pieuvre, où chacune représente un tentacule, et pourtant liée par la même tête".

Car liées et complémentaires, les quinze femmes le sont. Pendant cette période de travail à distance liée au confinement, elles ont proposé leurs services à toutes pour permettre de "réagir et non pas de subir la crise".

Elsa Carola est sophrologue, massothérapeute et travaille la technique de l'EFT (technique de libération émotionnelle). Si initialement, elle était réfractaire aux cours en visio, elle s'est adaptée à la situation. Elle a créé des groupes d'accompagnement en direct pour maintenir son activité auprès de ses clients, elle a également permis à certaines "bougeuses" d'en bénéficier. Même constat pour Judith Mounal, professeure de Pilates (Pilates Nomade), qui a proposé ses services à ses élèves mais aussi à ses consoeurs pour améliorer leurs conditions de travail à domicile en travaillant notamment sur les maux de dos, et les résultats ont été confirmés les jours qui ont suivi.

Enfin, Véronique Peuchamiel, professeure de Qi Gong, gymnastique chinoise relaxante, a également opté pour des cours en ligne, une grande première, qu'elle compte réitérer à l'issue du confinement. Delphine Laval, quant à elle, devrait reprendre du service rapidement avec son entreprise wegirls, "dès le vendredi 8 mai, nous redémarrons avec des lives gratuits pour reprendre les rennes et rebondir".

Eloise Pinto, chargée d'affaires Harmonie Mutuelle à Brive, a également exposé les services d'aides que son groupe a mis en place à l'instar de kits de démarrage pour les entreprises incluant masques et gels hydroalcoolique, ou encore une indemnisation des arrêts travail des indépendants qui gardaient leurs enfants à domicile. Edith Salomon, DRH externalisée, et bras droit des dirigeants suit également activement les TPE et PME au niveau des ressources humaines, elle les accompagne dans la mise en place de plans de continuité d'activité permettant la pérennisation des entreprises.

Dans la même optique, Fabienne Hurlimann, EPNH Conseils, aide les sociétés à trouver des solutions économiques et humaines pour leur permettre de se projeter sur les mois à venir, tout comme Sophie Benedetto, dont l'agence SO+ basée à Brive prend en charge les prestations administratives et commerciales des TPE et PME, "indispensables en ce moment". Enfin, et toujours pour aider les entreprises locales à rebondir, Pascale Simon, graphiste print, mise sur un accompagnement personnalisé pour optimiser la communication des groupes qui la sollicitent, "pour se redonner confiance, il faut communiquer de façon attrayante pour se démarquer des concurrents et être reconnaissable".

Autre secteur d'aide en cette période de confinement : les banques. Clarisse Duprat est directrice commercial BNP Paribas en Corrèze et dans le nord du Lot, "nous avons proposé à nos clients la suspension de leurs crédits, à ce jour 21 millons d'euros ont été suspendus et nous avons également débloqué 14 millions d'euros pour la Corrèze" afin d'accompagner des entreprises et des professionnels.

Une adaptation et une complémentarité dont les "bougeuses" se félicitent.

Chef d'entreprise et maman : pas incompatibles

A la question "être femme et confinée, est-ce quelque chose qui ramène au statut de femme au foyer et qui demande de mettre entre parenthèses son activité professionnelle ?" Sophie Benedetto a répondu :

Chez nous, nous sommes deux entrepreneurs, nous avons trois enfants. Avant le confinement mon mari faisait la cuisine, le ménage, il s’occupe des enfants comme moi aujourd’hui. Donc avant confinement, après confinement, il n’y a rien eu de nouveau. Je pense que ce n’est pas le même modèle chez tout le monde, nous partageons tout et ça fonctionne parfaitement bien. Sophie Benedetto

Pour elles, ces questions ne se posent pas. "il y a aussi des papas, qui sont en télétravail, confinés avec leurs enfants qui ont exactement le même problème". Télétravail, mère de famille, femme au foyer, le tout est compatible et d'autant plus grâce au dynamisme du groupe auquel elles appartiennent, comme le souligne Elsa Carola.

Le 6 mai 2020, Bouge ta Boite a mis en lumière une étude selon laquelle le confinement avait largement impacté l'entreprenariat féminin. Pour aider les personnes concernées, le groupe national demande à l'Etat de mettre en place la garde d'enfants de ses membres.

L'avenir des "bougeuses" de Corrèze

Au nombre de quinze, les membres de la filière corrézienne de Bouge ta Boite n'ont pour le moment pas l'autorisation de se regrouper pour ce qu'elles appellent les "Bouge up", rendez-vous organisés un mardi sur deux pour innover ensemble sur leur divers secteurs d'activité. En attendant, elles maintiennent ces échanges en visio conférences.
Delphine Laval, actuelle animatrice du groupe rappelle qu'il reste cinq places au sein des Bougeuses de Brive. Mots d'ordre : motivation et envie. Pour candidater, il suffit de se rendre sur le site internet de Bouge Ta Boite, où un système de géolocalisation permet une orientation vers le cercle le plus proche de chez soi. Plusieurs cercles peuvent d'ailleurs être créés dans une même région. Enfin, la candidate sera contactée par l'animatrice et assistera à un "Bouge up" avec l'ensemble des Bougeuses pour comprendre les enjeux et ambitions qui font aujourd'hui la force du collectif 100% féminin.

 
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