"Elles vivent en enfer depuis octobre" : Agios, loyer à payer, des aides à domicile d'une entreprise en liquidation judiciaire exigent leur salaire bloqué par un mandataire

La cinquantaine de salariés d'une entreprise en liquidation judiciaire vit l'enfer face à un mandataire qui rechignerait à verser les salaires et à transmettre les informations nécessaires pour que France Travail prenne le relais. Résultat : certaines aides à domicile sont passées à l'action ce vendredi 20 décembre 2024.

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Leur vie a basculé du jour au lendemain. Les salariés de l'entreprise Axe Aide se débattent depuis le 1er octobre, date à laquelle leur employeur baisse brutalement le rideau sans même déposer le bilan. Un mois plus tard, la société d'aide à domicile a été placée en liquidation par le tribunal de commerce de Tarbes et un mandataire nommé. La fin du calvaire ? Pas du tout. Salaires de novembre non versés, informations non transmises à France Travail. Ce 20 décembre, une quinzaine de salariées ont décidé de demander des comptes au mandataire.

"C'est lunaire"

Pour la secrétaire générale de l'Union départementale CGT des Hautes-Pyrénées, qui encadre ces salariés depuis le début, la situation est tout simplement lunaire. Après avoir appris qu'elles ne toucheraient pas leur salaire de novembre, une quinzaine d'employées d'Axe Aide ont décidé d'obtenir gain de cause. Depuis 10 heures, ce vendredi 20 décembre, elles ont décidé de se rendre directement chez le mandataire judiciaire.

L'échange est assez houleux. Le mandataire aurait dans un premier temps expliqué que ce n'était pas vraiment de son ressort, que c'était compliqué avant d'évoquer un trou de 5700 euros dans la comptabilité pour pouvoir faire les papiers nécessaires à leur prise en charge par France Travail.

Il manque 5700 euros ? Excusez-moi, mais même à la CGT, on les a. On peut leur donner s'ils veulent. C'est inimaginable ce qu'on est en train de vivre.

Julie Perriguey, secrétaire départementale de la CGT 65

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Impensable pour ces femmes, déjà en situation de précarité, et qui n'ont rien touché depuis le 26 octobre dernier. Leur situation de stress est telle que l'une d'entre elles, enceinte et loin du terme de sa grossesse, a été hospitalisée en urgence la veille. Une autre a fait un malaise dans la matinée face au "mépris" qui leur est opposé.

"Elles vivent en enfer depuis le 1er octobre"

Des Agios de plusieurs centaines d'euros, le loyer à payer et pas de salaire depuis le 26 octobre. "Elles ne savent si elles vont pouvoir faire un repas de Noël. Et même des cadeaux à leurs enfants, nous dit Julie Perriguey. Ce sont des femmes de très grande précarité. Des aides à domicile qui étaient la plupart en temps partiel subi. Beaucoup sont des mères seules. Et là, elles se retrouvent encore plus dans la précarité."

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La secrétaire départementale de la CGT 65 ne décolère pas. "Elles vivent en enfer depuis le 1er octobre." Et aujourd'hui, elles n'ont plus confiance en ce mandataire qui, à la sortie du tribunal de commerce, le 4 novembre, avait déclaré que la situation serait réglée dans les quinze jours.

Face à l'irruption de ces salariées ce vendredi matin, le mandataire aurait fini par annoncer que les salaires pouvaient être débloqués à partir de janvier. Mais plus question de croire aux belles paroles. Les ex d'Axe Aide ont décidé de ne pas s'en aller avant que le fonds de garantie des salaires soit débloqué et les courriers envoyés à France Travail.

Après plusieurs heures d'attente, les salariés ont obtenu un engagement écrit du mandataire judiciaire sur le versement des salaires de novembre à partir de ce lundi 23 décembre 2024. 

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