Il y a six mois, l'annonce de l'installation d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asiles à Beyssenac en Corrèze a fait grand bruit et suscité des peurs et interrogations de la part des habitants. Quel bilan maintenant que le CADA est mis en place ?
Hussain Chowdhury est un père de famille soulagé. Depuis son arrivée dans le centre d’accueil de Beyssenac avec sa femme et sa fille, la vie a repris un cours paisible. "Dans notre pays, nous avons fait face à de nombreux problèmes politiques, notre sécurité n’était plus assurée, nous avons dû partir."
On se sent libre ici !
Hussain Chowdhury, demandeur d'asileà France 3 Pays de Corrèze
Originaires du Bengladesh, Hussain et sa famille attendent maintenant de voir examinée leur demande d’asile. "Les Français sont amicaux avec nous, vraiment très amicaux" se réjouit-il.
Les premiers exilés se sont installés dans l'ancienne auberge transformée en centre d'accueil à la mi-avril. Ils sont aujourd'hui une trentaine à vivre ici. "Ils sont arrivés depuis moins de six mois et ils sont complètement investis dans la vie de l’établissement", se félicite la responsable du CADA, Angelique Ferreira. "Ils sont en totale autonomie, et il y a vraiment un esprit de partage qui s'est installé. On a un potager qui est dédié à toute la structure dans lequel Hussain a beaucoup travaillé."
Le calme après de houleux débats
Si des pancartes sont toujours présentes aux abords de l'établissement pour rappeler l'opposition de certains à l’installation d’un CADA sur la commune, les habitants rencontrés sur place ne semblent pas dérangés : "Ça n’a aucune incidence, je pense, je ne les connais même pas", témoigne Jeanine, une Beyssenacoise qui vit à proximité. Et cet employé de mairie confirme : "Tout est calme, tout est bien, y’a pas de soucis".
La volonté commune c’est que les résidents du CADA vivent dans de bonnes conditions.
Francis Comby, maire de Beyssenac
Longtemps opposé au projet, le maire souhaite désormais voir régner la bonne entente entre les résidents du CADA et ses administrés : "La volonté commune, c'est que les résidents du CADA vivent dans de bonnes conditions, et que leur séjour se passe en bon accord avec la population" déclare ce 17 octobre Francis Comby. "Ils vont forcément s’intégrer à la vie de la commune."
Pour Tashrifa, la fille d'Hussain âgée de deux ans et demi, l’intégration passe par l'école : elle fera bientôt sa toute première rentrée dans la commune voisine de Pompadour.