L'annonce, par la préfecture de la Corrèze, de son installation dans un ancien hôtel de la commune avait suscité inquiétude et vive polémique. Le centre d'accueil pour demandeurs d'asiles, le CADA de Beyssenac est désormais ouvert. Six femmes et un nourrisson ont posé leur valise en Corrèze.
Venue de Brazzaville, Doris Saka est l'une des premières femmes accueillies au CADA de Beyssenac. Menacée dans son pays, elle obtient un visa pour la France et y demande l'asile. Avant son arrivée, elle s'est inquiétée de l'accueil qu'on allait lui réserver en Corrèze : "Les habitants de la Corrèze ne voulaient pas qu'on puisse s'installer (...) donc, nous, on avait des inquiétudes... On vient s'installer pour que la France nous protège. Mais je crois que cela va bien se passer... Ça va bien se passer..."
Arrivée mardi, la réfugiée congolaise prend doucement ses marques dans son bungalow, son espace. L'association Viltaïs s'est occupée de l'installation. "Il y a des gens aux alentours qui sont venus se proposer pour du jardinage, des choses comme ça", raconte Angélique Ferreira, cheffe de service à l'association Viltaïs.
Six femmes et un nourrisson
Pour madame Saka comme pour cinq autres femmes, fuyant la Syrie, la Côte d'Ivoire ou la Guinée, c'est un nouveau départ. Angélique Ferreira est confiante : "Je pense que vraiment les choses vont se calmer, que les gens vont se rendre compte qu'un CADA est un centre d'accueil, que les gens sont là pour se poser après un long périple."
Dans cette ancienne auberge rénovée, cinq salariés de l'association accompagnent les réfugiées dans leur demande d'asile. "On sent bien qu'il y a tout un parcours douloureux derrière et l'espoir, c'est que le passage ici leur permette de se stabiliser et ensuite de pouvoir s'installer, et trouver un travail éventuellement dans la région, parce qu'il y a de la demande."
Si l'arrivée en Corrèze s'est bien passée pour ces six femmes, en revanche, de nombreux débats ont eu lieu en amont entre les habitants qui soutiennent le projet, et ceux qui ne voulaient pas en entendre parler. Une réunion a d'ailleurs été organisée par la préfecture de la Corrèze le 17 mars dernier pour permettre de dialoguer.
En Corrèze, d'autres CADA sont en place, et notamment celui Peyrelevade depuis huit ans, où les exilés représentent 10 % de la population du village ; une intégration que beaucoup considèrent comme une réussite.
Vingt personnes sont attendues au CADA de Beyssenac d'ici à la fin de l'année, elles devraient être une quarantaine d'ici à 2024.
Récit : Alexandra Filliot avec Mathilde Rezki.