Un élu du Rassemblement national devant la justice pour injures publiques envers des syndicats dont la CFDT

Jeudi 10 octobre, Valéry Elophe, secrétaire départemental du Rassemblement national en Corrèze, a été entendu au tribunal correctionnel de Brive. Il est poursuivi par la CFDT pour injures publiques, suite à une publication sur les réseaux sociaux.

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"J'assume", affirme Valéry Elophe devant le tribunal correctionnel de Brive.

Le conseiller régional et secrétaire départemental du Rassemblement national a répondu ce jeudi 10 octobre à une citation à comparaître. Candidat dans la seconde circonscription de Corrèze aux législatives anticipées de juin 2024, il est poursuivi par la CFDT pour injures publiques.

Le 4 novembre 2023, en réaction à une manifestation d'une cinquantaine de personnes demandant un cessez-le-feu et la paix entre Israël et la Palestine, il avait publié ce message sur le réseau X, ex-Twitter :

La CFDT de Nouvelle-Aquitaine et de Corrèze a donc décidé de le poursuivre en justice pour injures publiques. Près d'un an après les faits, Grégory Gaudel, secrétaire général de la CFDT de Nouvelle-Aquitaine, reste choqué parce qu'il qualifie de "manipulation de la vérité", de "mensonges" et d'"insultes".

Lors de l'audience, l'avocat de la CFDT a rappelé les raisons de ces poursuites : "Cette action en justice a une valeur symbolique, parce que les politiques ont un devoir d'exemplarité, surtout dans un contexte tendu."

De pouvoir aujourd'hui assimiler la CFDT à des collaborateurs, des collabos d'organisations terroristes, c'est fou.

Grégory Gaudel

Secrétaire général de la CFDT Nouvelle-Aquitaine

Lors de son audition, Valéry Elophe a assuré avoir utilisé le terme de "collabo" plutôt que "collaborateur", affirmant ne pas avoir eu suffisamment de caractères disponibles sur Twitter pour l'écrire en entier. Pour rappel, un tweet peut comprendre un maximum de 280 caractères ; ce tweet du 4 novembre en compte 232.

"La connotation de collabo qu'il peut y avoir, je pense que dans l'histoire des organisations syndicales, on a fait preuve de ce qu'étaient les capacités de résistance", rappelle Grégory Gaudel. "De pouvoir aujourd'hui assimiler la CFDT à des collaborateurs, des collabos d'organisations terroristes, c'est fou."

Injures ou liberté d'expression ?

Pour le prévenu qui n'a donc pas supprimé sa publication, il s'agit avant tout d'une question de liberté d'expression. "J'estime que je suis dans mon bon droit de pouvoir, à l'époque, exprimer ce que j'ai exprimé, c'est-à-dire mon indignité de voir les organisations syndicales s'associer à des partis politiques qui réfutent le droit à Israël de se défendre face à une atrocité qui a eu lieu le 7 octobre", a-t-il argué auprès de France 3. Au cours de l'audience, Valéry Elophe, qui jouit d'une communauté de 1 331 abonnés et de plus de 2 000 sur Facebook, a insisté sur cet aspect. "S'exprimer de façon libre permet de dire qu'on est encore dans un état de droit", a-t-il déclaré à la présidente du tribunal.

Lorsque cette dernière lui a demandé s'il estimait que "traiter un syndicat d'idiot [est] une façon mesurée d'utiliser la liberté d'expression", il a rétorqué : "J'assume."

Dans le droit français, l'injure publique peut être punie d'une amende de 1 200 euros. Si cette injure a une connotation raciste, sexiste, homophobe ou handiphobe, elle peut devenir un délit passible d'un an de prison et de 45 000 euros d'amende.

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