Le 5 décembre 2014, à la clinique Saint Germain, un garçon de deux ans vient pour une circoncision, quelques minutes après l'opération il est victime d'un arrêt cardiaque mais en réchappe. Lourdement handicapé par la suite, il décède 9 mois plus tard. Le médecin anesthésiste était jugé aujourd'hui.
L'affaire remonte au 5 décembre 2014, à la clinique St Germain de Brive. Suite à une opération bénigne d'à peine 12 minutes, un petit garçon de 2 ans fait un arrêt cardiaque qui le laisse lourdement handicapé. Il finit par décéder 9 mois plus tard d'une fausse route.
Le procès du médecin anesthésiste s'est tenu ce 9 septembre 2021, à Brive. Alain Dimeo est jugé pour homicide involontaire. Une audience marquée par l'émotion d'Hassan le père de la victime, venu avec le portrait de son fils, et sorti déçu du tribunal. "On ne sait toujours pas ce qu'il s'est passé dans ce bloc. Tout le monde se renvoie la balle. Qui est responsable, qui ne l'est pas ? "
J'ai l'impression qu'on nous cache la vérité.
Pour le prévenu, le Dr Alain Dimeo, 69 ans, et maintenant retraité, l'affaire n'est pas plus claire non plus : " Sept ans après je ne sais toujours pas ce qu'il s'est passé ", a t-il confié à la barre.
Une instruction longue et complexe
Durant l'audience, les débats se sont concentrés principalement sur le fait que le Dr Dimeo a quitté la salle d'opération après l'intervention, ce qui n'est pas illégal (contrairement au fait de quitter le bloc opératoire). C'est à ce moment-là que les constantes de l'enfant ont commencé à devenir inquiétantes.
La partie civile représentée par Maître Hélène Seigneuric, a pointé du doigt cette absence troublante : " Ils étaient deux à surveiller avec l'infirmier, le défaut de surveillance est donc pour les deux ".
Je comprends qu'on cherche à savoir ce qu'il s'est passé moi aussi je veux savoir.
L'infirmier anesthésiste n'est lui pas mis en cause par la justice. Il a tout de même servi d'argument à l'avocat de la défense, Maître Olivier Connille, pour critiquer l'instruction. Il aura fallu attendre six ans pour que l'infirmier soit entendu, dans une instruction qui en aura duré sept.
Quoi qu'il en soit, le dossier est complexe et porte sur la différence entre faute médicale et faute pénale : " Un homicide involontaire c'est extrêmement compliqué sur le plan juridique. Quel que soit l'émotion, ce n'est pas l'émotion qui doit faire rendre la décision ", explique Olivier Connille.
La piste d'un surdosage
Autre point abordé, l'erreur dans le dosage des produits anesthésiants. Sur ce point, plusieurs expertises se contredisent. L'expert, entendu par le tribunal durant le procès, a conclu à un surdosage. Conclusion réfutée par Alain Diméo, qui ne comprend toujours pas ce qui est arrivé : " Je comprends qu'on cherche à savoir ce qu'il s'est passé, moi aussi je veux savoir ".
Difficile donc de faire la lumière sur cette opération. Dans ce jugement, la procureure a requis deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'interdiction d'exercer à l'encontre du Dr Dimeo. Le jugement a été mis en délibéré et sera rendu le 30 septembre prochain.