La ligue de football de Nouvelle-Aquitaine est dans la tourmente. 22 de ses chargés de missions arbitrage ont démissionné après un stage à Souston dans les Landes. Une virée dans un bar à prostituées a servi de déclencheur à une affaire qui est dénoncée comme un coup monté par certains participants. Le tout sur fond d'élection à venir à la ligue de foot.
Sur un téléphone, on nous montre des photos du stage, un groupe au travail autour d'une table ronde, un week-end de mars. La veille, le patron du stage et cinq chargés de mission partent en Espagne, acheter des cigarettes et boire un verre. L’adresse indiquée est en fait un bar à prostituées. Ils flairent le mauvais coup et restent cinq minutes. Le lendemain, selon les 22 démissionnaires, le responsable aurait proposé avec insistance d’y revenir et même de monter une cagnotte pour payer à l'un d'eux une hôtesse. Une affaire révélée le 11 avril par nos confrères de la Charente Libre.
Pour Marc, présent ce fameux soir, la dénonciation ne reflète en rien la réalité.
"Ils ont en effet voulu condamner des actes de David. Ils ont voulu saisir la commission de discipline de la ligue de football de Nouvelle Aquitaine, mais en faisant une enquête à charge, totalement la charge, contre David, sans même aller interroger les personnes qui étaient présentes sur place avec lui".
Mais pourquoi jeter cet homme en pâture ? Des rancœurs personnelles sans doute et de la politique. David est un fidèle de Saïd Ennjimi, très clivant président de la ligue, ne pouvant plus, statutairement, se représenter en novembre prochain. Or David, également membre du comité directeur du district de la Creuse, soutient le candidat estampillé Ennjimi.
"Les arbitres qu'ils ont fait sortir, ce sont des arbitres qui soutiennent des candidats opposés aux candidats de Ennjimi. C'est très politique, une cabale, c'est sûr. Coup monté ? Je ne sais pas si c’est un coup monté. Je pense que ça en arrange certains" explique Vincent, chargé de mission arbitrage.
De la boule puante en campagne électorale, bien loin du quotidien des clubs.
"Les clubs ne comprennent pas. En tout cas moi, j'ai pu parler à des clubs, à d'autres arbitres, ils me disent tous : mais on s’en fiche s'il y a été".
Aujourd'hui mis à pied à titre conservatoire, David, le dirigeant des chargés de mission, se dit détruit et a porté plainte de contre X pour calomnies.