Le centre hospitalier de Brive-la-Gaillarde en Corrèze est à la pointe de l’innovation. L’établissement, équipé depuis 2017 d’armoires automatisées pour la distribution des médicaments, est devenu un exemple en termes de digitalisation du circuit du médicament.
1 000 m², 50 employés et 10 corps de métiers. La pharmacie de l'hôpital de Brive-la-Gaillarde en Corrèze est une véritable entreprise et le cœur névralgique de l’établissement. Ici, tout commence par les réserves : plus de 1 600 références de médicaments, 5 000 dispositifs médicaux.
"On passe environ 1500 commandes par mois ce qui représente environ une tonne de produits qui rentre dans la pharmacie et qui sont ensuite rangés ou transférés dans les services. Une tonne par jour", détaille Dominique Plats, pharmacien à l’hôpital de Brive-la-Gaillarde.
Et pas question d'être en rupture de stock : la santé des malades en dépend. Exemple avec l'épidémie de Covid-19, où la pharmacie a joué un rôle primordial.
"Nous avons stocké tous les vaccins pour le département sur la pharmacie du CH avec environ 300 000 doses dispensées sur toute la période, soit 9 mois", explique Christophe Gellis, pharmacien à l’Hôpital de Brive-la-Gaillarde. En dehors du Covid-19, la pharmacie gère l'ensemble des traitements des malades hospitalisés et ceux de 1 000 patients extérieurs.
Trois armoires à pharmacies automatisées
Il y a 4 ans, le centre hospitalier s’est équipé de trois armoires à pharmacie automatisées pour la distribution de médicaments dans ses services de réanimation. Les seuls en Limousin. Une innovation qui a permis un gain de temps de 90 % sur la préparation et la validation des commandes.
L’intérêt, c’est de sécuriser le traitement du patient. La prescription est faite par le médecin, validée par un pharmacien et ensuite préparée par l’automate de manière à être au plus près de la prescription.
Sécurité : c'est le maître-mot de chaque service de la pharmacie. Dans les zones à atmosphère contrôlée, on fabrique annuellement 23 000 préparations de chimiothérapie, mais aussi des traitements contre les maladies auto-immunes. Ici, le droit à l'erreur n'existe pas.
"Les informations arrivent sur l’écran juste ici et les préparateurs savent clairement ce qu’ils ont à faire pour quel patient et pour quelle concentration en produit. Ils travaillent de façon totalement stérile", détaille Vanessa Giovanni, cadre de santé pharmacie.
Avec un budget annuel de 32 millions d'euros, la pharmacie doit continuellement s'adapter aux évolutions du monde hospitalier. Acheteurs, contrôleurs, interface entre tous les services de l'hôpital, cette unité est indispensable.
"On a prouvé qu’on était capable de s’automatiser ce qui n’est pas le cas de toutes les pharmacies. On est déjà bien avancés, on a des armoires sécurisées en réanimation, on fait de la chimiothérapie injectable…, se réjouit Régine Larnaudie, chef de service pharmacie, le prochain défi ça serait d’aller dans de nouveaux locaux et d’avoir une pharmacie plus grande…"
Un reportage de TINGAUD Jean-Sébastien et CONANEC Arthur