C’est l’événement politique de cette fin d’été. A l’heure où la campagne pour la présidentielle de 2017 s’apprête à débuter, le président de la République dresse, à travers une série d’entretiens, le bilan de ses 5 années années passées à l’Elysée
Le 18 septembre 2015, François Hollande inaugure une centrale photoélectrique au Gros Chastang, dans l’extrême sud de la Corrèze. Gaspard Gantzer, son conseiller communication, explique avec humour à une équipe de France 3 Limousin qu’il va finir par connaître la Corrèze par cœur puisque le président se rend dans sa terre d’élection pour la 5ème fois cette année-là.
Si le palais de l’Elysée finit par isoler, couper de la réalité ceux qui en sont les locataires, François Hollande nous fait comprendre dans le livre qui vient de paraître qu’il revient en Corrèze avant tout pour se retrouver :
"Aller en Corrèze régulièrement est important pour moi …C'est 30 ans de ma vie. J’y allais tous les vendredis samedis. Tout le temps, tout le temps. Ca fait une rupture quand vous n’y allez plus, voir les mêmes gens. Cette perte de liberté oui je la ressens."
Un second mandat ou pas ?
Le président devrait prendre la décision de se représenter pour un second mandat à l’automne mais il ne se lancera dans la bataille que s’il peut objectivement la gagner : "Je ne ferai pas le choix de candidature, si d’évidence, elle ne pouvait se traduire par une possibilité de victoire."En cette fin août 2016, plusieurs personnalités de gauche, dont Cécile Duflot et Arnaud Montebourg, se sont déclarées candidates à la présidentielle, ce qui pourrait hypothéquer l’avenir politique de François Hollande qui le dit lui même :
Si toutes les sensibilités de gauche ne peuvent plus s’entendre, il n’y a plus de perspective de gouverner."
Quel avenir pour le Président ?
S’il renonce à un second mandat, ou s’il n’arrive pas à convaincre les Français dans le cas où il se lancerait dans la bataille, François Hollande prendrait sa retraite politique :"Si je perds la présidentielle, j’en prendrai pour 5 ans. J’aurai 67 ans en 2022, donc si je perds, j’arrête la politique. Que pourrais-je faire ? Me représenter pour être député ou maire de Tulle ? Comme Giscard en son temps ? Mais lui était jeune. Il avait 55 ans. Sarkozy est jeune aussi. Quand on a été un jeune président, même si on a été confronté à la défaite, on peut revenir. Moi non."
Arrêter sera surement un moment et particulier … bien sur que la politique c’est ma vie."
Le livre Conversations privées avec le président, d’Antonin André et Karim Rissouli, est disponible aux éditions Albin Michel