Le Conseil départemental de la Corrèze tenait ce 23 avril 2021, sa dernière séance avant les élections des 20 et 27 juin prochains. Avec au menu : le compte administratif 2020 et le budget primitif 2021.
Il était temps. L’exécutif corrézien avait jusqu’au 31 avril pour organiser cette séance plénière. Pascal Coste, le Président (LR) du Conseil départemental a donc fait ce choix. Ce qui lui a permis, à la veille du début du dépôt des listes pour les élections départementales, de présenter son bilan. Six ans de mandature qui, à l’entendre, se seraient soldés par "le respect des engagements". Ce qui passe, avant tout, par une gestion rigoureuse dans une collectivité locale dont la dette abyssale dépasse les 312 millions d’euros. Dans ces conditions, les dépenses de fonctionnement ne peuvent qu’être contenues et les recettes sont bien évidement recherchées, surtout celles d’investissement via les dotations de l’Etat.
La crise sanitaire dans les comptes
Le rapport du compte administratif – la photographie financière de ce qui a été effectivement réalisée- est à cet égard sans ambiguïté : 6 millions d’euros pour lutter contre la crise sanitaire ont bien été dépensés. Mais cela ne s’est pas traduit par une augmentation de la fiscale départementale et n’a pas freiné une stratégie dynamique d’investissements (49,6 millions d’euros) qui s’est accompagnée d’une poursuite de la réduction de la dette (5,3 millions d’euros). Quant à l’autofinancement, il continue son amélioration pour atteindre les 60 millions d’euros d’épargne brute. Sur ce chapitre, l’opposition – conformément à sa position en 2020 – s’est abstenue.
Un avant-gout de campagne
Mais c’est sur le budget primitif que les rapports de force entre la gauche te la droite se sont exprimés de manière vive. La stratégie du patron de la Corrèze – candidat à sa propre succession et au passage tête de liste dans son département pour les élections régionales – est claire."Ce budget n’est pas programmatique. Il ne fait que traduire des décisions déjà prises". Autrement dit, la nouvelle équipe pourra, à sa guise, le modifier en septembre prochain.
Ce qui n’a pas manqué de faire bondir l’opposition qui, par la voix de Gilbert Fronty, conseiller départemental (apparenté PS) d’Allassac a retenu de ce budget "le caractère prudentiel". Le monsieur Budget de la gauche – qui ne se représente pas aux prochaines élections départementales - y voit en effet un rapport comptable qui "fourmille de chiffres, de diagrammes circulaires, en bâtons, tableaux, graphes optimisant la gestion de cette mandature" avant de conclure que "les comptes font les bons amis, probablement ; ils ne suffisent pas forcément à faire une bonne politique". La majorité a approuvé le budget primitif 2021. La gauche a voté contre.