À Saint-Yrieix-le-Déjalat (Corrèze), deux nouveaux moutons ont été tués par un prédateur. Une enquête est en cours afin de déterminer de quel animal il s'agit. L'enquête permettra aussi de savoir s'il n'y avait qu'un seul animal, ou plusieurs. Selon un spécialiste le loup n'a pas d'intérêt à s'installer en Limousin.
Sur la vidéo qu'à réalisé Vincent Jacquinet, éleveur de brebis à Saint-Yrieix-le-Déjalat, on peut voir deux de ces béliers tués par un prédateur. L'un a les viscères apparents, l'autre a été en partie dévoré.
"Depuis 2019 je constate des faits similaires, des brebis attaquées. Avec des caractéristiques d'attaques de loup," explique l'éleveur. "J'ai perdu neuf brebis depuis deux ans, que j'attribue au loup. Pour certains je n'ai pas de doute, pour d'autres c'est compliqué de retrouver les carcasses."
Pourtant Vincent Jacquinet essaye de protéger son élevage depuis 2017.
À cette date il entend parler de possibles prédateurs dans le secteur,
et décide d'acheter un premier chien de garde, un berger des Abruzzes, deux Patous viendront ensuite compléter l'équipe de garde canine. Malheureusement les trois chiens n'empêchent pas toutes les prédations sur son troupeau vivant en liberté. "Il faudra trouver une solution, ce n'est pas à moi de la trouver, moi je ne suis qu'éleveur."
Le loup pourrait-il s'installer en Limousin ?
Ces derniers jours, plusieurs prédations ont été recensées en Corrèze,
avec une responsabilité du loup non écartée selon les autorités.
Des observations de loup ont été faites en Limousin récemment.
C'est cette période de l'année, l'entrée de l'hiver qui est justement la plus propice aux observations de loup. Il s'agit généralement d'individus solitaires, poussés hors de leur famille d'origine par des jeux de rivalité. Ces individus peuvent parcourir jusqu'à 800 kilomètres avant de s'établir à nouveau. Ces observations sont donc généralement celle de loups qui ne sont que de passage.
Alors, solitaire ou en famille, ce mammifère pourrait-il s'installer sur le territoire ?
Non, selon Christophe Gatineau, agronome spécialisé en agroécologie et ancien berger : "Les loups vivent en famille, comme les humains, et lorsque la famille s'agrandit, des éclaireurs partent à la recherche de nouveaux territoires. Les apercevoir ici ne veut pas dire qu'ils vont s'installer, ils sont en train de rechercher des territoires."
Pour s'établir ils ont besoin de ne pas entrer en conflit avec l'homme. Ils ont besoins de territoires importants et giboyeux. Aujourd'hui, de la manière dont on fait de l'agriculture en Haute-Vienne par exemple, il n'y a plus d'étendues suffisamment vastes et sauvages pour qu'ils s'installent.
Christophe Gatineau Agronome spécialisé en agroécologie et ancien berger
"En Corrèze il y a encore des étendues relativement sauvages, comme la vallée de la Dordogne qui leur permettraient, "peut être", "éventuellement", en mettant des guillemets, de s'installer. Mais je ne le crois pas en fin de compte. Je ne pense pas qu'il y ait assez de surfaces pour qu'une famille s'établisse," conclut le spécialiste.
La préfecture de la Corrèze réunira une nouvelle cellule de veille le 25 janvier prochain, afin d'identifier les actions à mener.