Un mât de 80 mètres de haut est tombé dans la nuit du 12 au 13 septembre. Une enquête a été ouverte, mais la piste du sabotage est privilégiée. Des câbles ont été sectionnés.
Arrivé sur place ce mercredi matin, Gilles Subra, technicien en charge de sécuriser les lieux, n'en revient pas : le mât de 84 mètres, qui portait des panneaux solaires, est étendu au sol. Plusieurs câbles qui le maintenaient ont été sectionnés. "Il n'est pas réutilisable. On ne remonte jamais un mât qui a pris un choc, ça coûterait trop cher de vérifier tous les éléments. Là, honnêtement, tout va partir au rebus, sauf peut-être quelques équipements qui sont au sol".
Installé en avril par la société VSB, le mât devait rester au moins un an pour mesurer le vent et l'activité des espèces animales, notamment les chauves-souris, en vue d'une possible implantation de 6 à 7 éoliennes. "Nous n'avons que 3 mois de mesures. Si on veut continuer, il faudra réinstaller un mât. Il y aura un délai de 3-4 mois. Mais on n'est pas sûrs de le faire, pour l'instant", explique Agnès Fardoux, chargée de territoire éolien pour VSB.
Des oppositions au projet
Voté en conseil municipal à 10 voix contre une en octobre 2021, le projet de parc éolien a connu, dès le départ des oppositions. Une association de riverains s'est constituée, et est aujourd'hui pointée du doigt par certains.
Sa présidente, Pascale Machado, condamne fermement cette action de vandalisme : "Ce mât est là pour faire des mesures. On sait qu'en Corrèze il n'y a pas de vent, le département a été classé 1 sur une échelle de 1 à 5. Ces mesures, c'était quasiment notre seule chance de prouver qu'il n'y a pas d'intérêt à ce projet ! Maintenant, ça va tout repousser..."
Pas le premier sabotage
Dans la commune, les panneaux marquant une opposition au projet fleurissent un peu partout. Le maire, Alain Marsat, condamne pour sa part ce passage à l'acte : "On accepte les oppositions, il est tout à fait normal qu'elles s'expriment. Mais là ce n'est pas de l'opposition, c'est du sabotage".
Ce n'est pas la première fois en Limousin que l'on s'en prend à ce type d'équipements. Au début de l'été à Chéronnac et Rilhac-Lastours, en 2019 à Folles en Haute-Vienne, et en 2014 à Saint-Pardoux-la-Croisille en Corrèze, des installations de mesures du vent avaient également été prises pour cibles.