Le tribunal correctionnel de Brive a condamné l'homme de 59 ans qui avait fait irruption sur le parking du supermarché Lidl d'Objat en juin 2021 à quatre ans de prison, dont deux ferme. Il devra également se soigner et indemniser les parties civiles.
Le geste est fou, mais ce n'est pas le geste d'un fou
Maître Philippe Caetano, Avocat de deux gendarmes parties civiles
L'avocat poursuit : "il faut se souvenir que, sur place, il y avait des mères de famille qui faisaient leurs courses avec leurs enfants. Et on a quelqu'un dont on sait qu'il était suicidaire, qui a expliqué tout au long de la procédure, lors de la garde à vue puis de l'instruction, qu'il voulait mettre fin à ses jours mais qu'il n'en avait pas le courage. Alors on comprend bien, dans ce contexte là, qu'en réalité il a voulu être tué par des gendarmes".
Car c'est bien de la personnalité et de l'état psychologique du prévenu dont il a été question pendant l'audience correctionnelle.
Confus, amnésique, l’ancien artisan de 59 ans n’assume rien : "C’est pas ma faute tout ça, j’ai été mal soigné ». Atteint de névrose hystérique selon l’expert judiciaire, ce père de famille invoque donc l’altération de son discernement.
Mais selon les experts psychiatres entendus à l'audience, ce passage à l’acte n’est pas lié aux troubles psychiques, mais à la personnalité du prévenu, jugé narcissique, manipulateur, théâtral et très déprimé au moment des faits.
Et la peine prononcée par le tribunal est finalement conforme à celle requise par le parquet. Une peine de prison de quatre ans, dont deux avec un sursis probatoire et un aménagement possible pour la partie de deux ans ferme. Philippe Ferré, 59 ans, devra, par ailleurs, suivre un parcours de soins et indemniser les personnes qui se sont constituées parties civiles.
Rappel des faits
Le 26 juin 2021, le forcené, menaçant, avait gesticulé pendant une heure et demie sur le parking de l'intermarché Lidl, muni d'un pistolet à plomb, donnant des coups de pied dans la vitrine, manipulant une mallette comme si elle contenait des explosifs, semant la panique parmi les clients qu'il visait. … Une vingtaine de personnes avait trouvé refuge au fond du magasin. À l'arrivée des gendarmes du PSIG de Brive, il les avait menacés en pointant son arme dans leur direction, d'après les dires de ces derniers. L'un des gendarmes avait dû tirer dans sa jambe après sommation.
Le prévenu a dix jours pour relever appel de cette décision.