Dans le département de la Corrèze où la Golden fait figure de vedette, l’association les Croqueurs de pommes fait revivre les variétés anciennes et explique leur intérêt écologique.
Leurs noms sont aussi variés que leurs couleurs et leurs formes : Calville rouge, Calville blanc, Porge, Macoune… Rien qu’en Corrèze, on recense une centaine de variétés de pommes anciennes. Cette richesse patrimoniale vivante a bien failli disparaître au profit de nouvelles variétés plus commerciales (Golden, etc.). Mais c’était sans compter sur des passionnés qui, en Corrèze, comme dans d’autres départements, ont décidé de replanter les pommiers de nos ancêtres.
À Saint-Clément, l’association des Croqueurs de pommes de la Corrèze possède, depuis 2003, un vaste verger de 8500 m2 où sont réunis près de 200 pommiers. Tout au long de l’année, ce conservatoire à ciel ouvert, baptisé Jean Valade, accueille différents publics : élèves des écoles, pensionnaires âgés des EHPAD des alentours, ou visiteurs-amateurs.
Des manifestations comme des séances de dégustation, des bourses aux greffons ou des journées-découvertes font vivre également ce lieu.
Croquer dans l'histoire locale
Croquer dans une pomme ancienne, c’est plonger dans un passé, pas si lointain, où les bananes, oranges et autres fruits exotiques, existaient peu, voire pas du tout pour les familles les plus humbles. Les diverses variétés de pommes permettaient donc de faire un apport en fruits toute l’année, comme l’explique le président corrézien des Croqueurs de pommes.
Les gens avaient trouvé comme système de commencer à manger des pommes du mois de juin jusqu’au mois de mai, l’année d’après. Et les différentes variétés permettaient de faire la boucle sur l’année.
Christian Gadaud, président de l'association les Croqueurs de pommes de la Corrèze
Et pour varier les plaisirs, les pommes anciennes se dégustaient, et se dégustent toujours, de façons différentes : "La Blandurette, on fait de la compote ou on fait du cidre, détaille Marcel Verdier, un jardinier connaisseur. La Carrier, on fait du cidre ou des gâteaux ».
Plus résistantes et plus écologiques
À l’heure où, plus que jamais, on pense à la sauvegarde de la planète et sa biodiversité, les variétés anciennes révèlent aussi leurs atouts écologiques. Moins sensibles aux maladies, elles nécessitent moins d’entretien :
Un pommier de verger va s’acclimater beaucoup facilement et n’aura pas besoin de pesticides ou de traitement particulier.
Florian Boucheron, pépiniériste de fruitiers
Au pays de la Golden, les pommes anciennes ont donc de l’avenir, grâce aux Croqueurs de pommes de la Corrèze.