À quelques jours de l'ouverture du procès, une dizaine de banderoles ont été apposées sur les murs du village de Tarnac, en Corrèze. Pour une partie de la population, c'est "une façon de faire parler les murs" et de soutenir les huit personnes inculpées.
Politiques, poétiques ou impertinents, les slogans sont variés mais le message est clair :"relaxe pour les 8 de l'affaire Tarnac". Pour certains habitants, c'est aussi une façon d'anticiper les questions des journalistes.
Une façon de faire parler les murs
"Depuis quelques jours, il y a beaucoup de gens qui viennent avec des caméras et des micros pour demander aux gens ce qu'ils pensent de l'affaire. Peu de gens ont finalement envie de se prêter à ce jeu-là, mais n'ont pas pour autant rien à dire. C'est un façon de faire parler les murs dans ces circonstances" explique Benjamin Rosoux, inculpé au procès, conseiller municipal de Tarnac.
Pieds de nez à la presse, ces banderoles démontrent aussi un soutien sans faille aux huit prévenus de ce procès dont deux vivent toujours à Tarnac.
Mais cette démarche est-elle unanime au sein de la population de Tarnac ? Les habitants sont peu nombreux à accepter de s'exprimer sur le sujet, la plupart fuient les caméras.
"Ca me semble légitime, et les affiches sont un moyen assez indolore de faire passer un message et de se battre activement" juge Adrien Borie, habitant de Peyrelevade, habitué de la cantine.
"Je trouve que c'est pas bien, on ne doit pas le faire dans un bourg, la population n'apprécie pas, ils me l'ont dit" regrette de son côté Danielle Plazanet, épouse de l'ancien maire de la commune.
Pour délocaliser l'attention et aider les prévenus à payer leurs frais de justice le comité de soutien organise des actions hors-les-murs.
Après le "Bal des prévenus" à Royère-de-Vassivière il y a 15 jours, un concert se tiendra au café pompier ce samedi 10 mars à Bordeaux.