Hier, le Parquet a requis des peines de prisons pour Julien Coupat et Yildune Lévy, couvertes par leur détention provisoire, ainsi que des peines avec sursis pour les six autres prévenus. Ce jeudi, c’est au tour de la Défense de s’exprimer.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les réquisitions du Parquet, mercredi 28 mars, à l’encontre des huit prévenus de l’affaire Tarnac, laissent dubitatif.
Le Ministère Public a requis des peines de prison ferme à l’encontre de Julien Coupat (6 mois) et Yildune Lévy (2 mois), mais déjà couvertes par leur période de détention provisoire. Les peines de prison et les amendes requises contre les six autres prévenus sont toutes assorties de sursis.
Des réquisitions relativement clémentes car le procureur de la République, Olivier Christen, a reconnu :
Il faut prendre en compte le temps qui est passé, la personnalité des prévenus. Et la société n'aurait rien à gagner à ce qu'ils soient condamnés à des peines qui les ramèneraient en prison.
Le procès-verbal D104 toujours au cœur des débats
Pour autant, le Parquet continue de reconnaître coupables les prévenus des faits qui leur sont reprochés, et défend avec acharnement l'enquête de renseignements et l'enquête judiciaire, notamment le procès-verbal D104, de surveillance des policiers qui affirment avoir vu le couple Coupat-Levy en contrebas de la ligne TGV, la veille de son sabotage.
Pour Me Jérémie Assous, avocat de la Défense, c’est un aveu de faiblesse :
On peut s’attendre après 10 ans d’instruction, de la part d’un parquet qui soutient la culpabilité avec un tel acharnement, à une véritable démonstration. Mais il n’y en a pas eu. Il n’y a que des affirmations. Il n’y a aucun élément nouveau depuis 2011.
Place aux plaidoiries de la Défense
Pendant ces trois derniers jours de procès, deux thèses s’affrontent pour tenter de remporter la conviction du tribunal. D’un côté, celle de l’Accusation qui veut légitimer l’enquête, de l’autre, la Défense qui estime le procès-verbal D104 a été monté de toute pièce.
Jeudi 29 mars, la parole est justement aux Avocats de la Défense. Trois d'entre eux plaident aujourd'hui: Me Claire Abello, avocate de 7 des 8 prévenus dont Julien Coupat, ainsi que Me Jean-Christophe Tymoczko et Me Marie Dosé, avocats de Yldune Lévy.
L'aspect humain remis sur la table
Les avocats ont passé toutes les accusations au scalpel, démontant les affirmations du Parquet, point par point. Ils ont tous plaidé la relaxe de leurs clients.
Alors que la Défense avait négligé de parler de l'aspect humain pendant les 11 jours de débat, préférant pointer les incohérences et les contradictions de l'enquête des renseignements, Me Marie Dosé a souhaité insisté sur la violence de cette affaire, vécue par sa cliente, Yildune Lévy.
Violence de l'assaut du RAID à Tarnac, rudesse de la garde-a-vue dans le cadre d'une procédure engagée pour terrorisme, détention pendant 2 mois et enfin, longueur de l'instruction... Sa plaidoirie, a finalement déplacé le cas de sa propre cliente. Tous les prévenus semblent avoir vécu des moments difficiles depuis le début de l'affaire.
Le quatrième avocat, Me Jérémie Assous, plaidera vendredi 30 mars.
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