3 ans après les faits, Ludovic Grondin est jugé pour le meurtre de Sidy Makhtar Diallo, un ressortissant sénégalais, qui avait succombé à des coups de couteaux le 5 octobre 2019 à Brive, à l’issue d’une dispute qui aurait dégénéré.
A la barre, les témoins se sont succédé. Cette première journée de procès était dévolue à entendre les différentes personnes susceptibles d’éclairer la Cour d’Assises sur les faits.
Une dispute qui dégénère
Le 5 octobre 2019, Sidy Makhtar Diallo se serait rendu au domicile de la compagne de Ludovic Grondin. Le ressortissant sénégalais aurait voulu récupérer une dette liée à une vente de stupéfiants. Une dispute aurait alors éclaté sur fond d’alcool. Pendant cette première journée d’audience, l’accusé a dit s’être senti menacé par le visiteur inattendu. Le suspect, 38 ans, à l’époque des faits, se serait alors muni d’un couteau dans la cuisine et aurait porté plusieurs coups mortels à Sidy Makhtar Diallo : un à l’omoplate, deux autres au niveau des poumons et un à la veine jugulaire. Paniqué, Ludovic Grondin aurait alors pris la fuite, avant d’être retrouvé quelques minutes plus tard par les forces de l’ordre. L’homme tentait de se cacher entre deux véhicules, les mains ensanglantées. Les analyses feront état de 3,2 grammes d'alcool dans le sang du suspect.
Un changement de comportement à la suite d'une séparation
« J’ai donné la mort à une personne qui ne la méritait pas » a déclaré l’accusé au cours de ce premier jour de procès. Devant les jurés, l’homme semble porter le poids des regrets et faire acte de repentance. Il ajoute : « J'ai conscience que j'ai fait mal à beaucoup de gens. »
Il a effectivement travaillé sur sa responsabilité, sa culpabilité, sur ce qu'il s'est passé ce soir-là et sur pourquoi il en est arrivé à cet acte-là."
Maître Aurélie BroussaudAvocate de la défense
Ludovic Grondin évoque ensuite son enfance à La Réunion, où, dit-il, il a été élevé par un père et une mère aimants. Puis, son ex-compagne, est entendue à la barre : « Quand on était ensemble, il n’y a jamais eu de violences, ni physiques, ni verbales. » La Présidente demande à cette ex-compagne, mère des enfants de Ludovic Grondin, si elle pensait qu’un jour il serait capable de commettre un tel acte. La femme répond : « Non, non, un vol je dis pas, mais un truc comme ça… » avant de s’interrompre, rattrapée par les larmes.
Les témoignages laissent paraître un changement dans le comportement du suspect en 2017, lorsque Ludovic Grondin se sépare de la mère de ses enfants. Il aurait alors replongé dans l’alcool et la drogue, après 10 ans d’abstinence.
« C’est effectivement quelqu'un, qui, à un moment donné dans sa vie, perd le fil. Avant, il est décrit comme quelqu'un qui n’est pas violent, (..). Et ce soir-là, il perd le fil »
Maître Aurélie BroussaudAvocate de la défense
Les parties civiles, elles, évoquent une marginalisation et tempèrent les témoignages des proches de l’accusé.
« Dans un premier temps il n’est pas décrit comme violent, mais c’est un aspect qui ne convient pas aux parties civiles, qui, elles, ont un autre regard sur le comportement et l’attitude de la personne accusée aujourd'hui. »
Maître Aïssatou Fadiaba - GourdonneauAvocate des parties civiles
Les proches de Sidy Makhtar Diallo, eux, attendent la vérité sur ce jour du 5 octobre 2019.
« On veut juste savoir ce qui s’est passé. Ce n’est pas normal de salir quelqu’un comme ça, pour rien du tout.
Une proche de la victime
La deuxième journée du procès sera consacrée aux enquêtes de personnalité de l’accusé, le verdict devrait être prononcé ce mercredi 16 novembre. Ludovic Grondin comparait pour homicide volontaire : il encourt 30 ans de réclusion.