Gérald Darmanin était en visite en Corrèze ce 16 septembre 2021. Alors que le ministre de l'Intérieur était à Tulle, deux femmes ont été prises en flagrant délit d'affichage dans les rues de la ville. Une manifestation de soutien s'est organisée devant le commissariat en fin d'après-midi.
Gérald Darmanin était en visite en Corrèze ce 16 septembre 2021. Le ministre de l'Intérieur s'est rendu à Ussel puis à Tulle. Tulle, où deux femmes ont été interpellées. Elles ont été prises en flagrant délit d'affichage dans les rues de la préfecture du département. Elles ont été placées en garde à vue pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique. Des faits passibles d'un an de prison.
Selon la Procureure de Tulle, ces affiches portaient des mentions telles que : "Ministère de la culture du viol", "Pas de violeur à l’intérieur" , "On ne veut plus compter nos mortes".
Une manifestation de soutien à ces deux femmes s'est déroulée devant le commissariat de Tulle en fin d'après-midi. On pouvait y voir une banderole : "Gégé quand c’est non c’est non".
"Il s'agissait d'affiches d'une organisation syndicale", selon l'une des participantes à cette manifestation qui rassemblait une vingtaine de personnes, "et aussi des affiches avec des messages féministes puisque la priorité du quinquennat est de lutter contre les violences faites aux femmes, donc on trouvait que c'était le bon moment de faire passer le message. Cela n'a rien à voir avec l'affaire qui touche M.Darmanin", affirme-t-elle.
De quelle affaire s'agit-il ? Depuis une première plainte de 2017, Mme Patterson-Spatz accuse M. Darmanin de viol, harcèlement sexuel et abus de confiance. La juge d'instruction en charge de l'enquête a prononcé début septembre la fin des investigations sans mettre en examen le ministre de l'Intérieur, orientant le dossier vers un non-lieu, a appris l'AFP lundi 13 septembre 2021, auprès de deux sources proches du dossier, confirmant une information de Mediapart.
Que faisait Gérald Darmamin en Corrèze ?
C'est la 5e visite d'un membre du gouvernement depuis fin août en Limousin.
C'est aux élus de Corrèze que le ministre de l'Intérieur a réservé ses premières paroles. C'était à Ussel, ce jeudi matin. Pas d'annonce d'effectifs de gendarmerie supplémentaires, mais une expérimentation qui concernera le département. Cette expérimentation est notamment basée sur la mobilité des gendarmes qui se rendront directement chez les plaignants par exemple, ou encore en mairie. Parmi la petite centaine d'élus présents, certains ont fait part de leurs inquiétudes sur cet éloignement actuel des services de gendarmeries des zones rurales, mais d'autres positivent : "Il y a des volontés de réforme pour que la gendarmerie soit plus proche de la population et des élus", concède Jean-Jacques Dumas, président de l’association des maires de Corrèze. Pour Jean-François Labbat, maire de Corrèze, il faut être vigilant : "Le déploiement des caméras de surveillance, cela peut être intéressant, mais si c'est pour réduire les effectifs de gendarmes parce qu'on a mis en place un système palliatif... on a toujours cette crainte".
Gérald Darmanin n'a rencontré les policiers, à Tulle, qu'en toute fin de journée. "Il était à Ussel, il n'était pas à Brive. On espère que ce n'est pas une opération de séduction pour préparer un redéploiement police/gendarmerie", alerte Eric Marrocq, syndicat Alliance police nationale.
Migrants et travail en Corrèze
Au cours de la rencontre avec les élus, Philippe Brugère, maire de Meymac et président de l'association des maires ruraux de Corrèze a interrogé le ministre sur la possibilité de pouvoir faire travailler en toute légalité des migrants en attente de régularisation pour pallier des besoins en main d'oeuvre dans certains secteurs.
"On a un contexte particulier qui n'est pas propre à la Corrèze. Il y a des besoins assez importants en main d'oeuvre ici. Le sujet n'est pas de faire de l'immigration une main d'oeuvre potentielle mais de permettre une meilleure intégration dans le tissu économique local par le travail. J'ai demandé au ministre sur des cas particuliers de pouvoir régler des situations particulières, des familles avec enfants qui sont sur le territoire sans avoir le droit d'être être et qu'on laisse pour-compte."
"Le ministre a laissé une porte ouverte disant qu'il était prêt à étudier au cas par cas les situations particulières. C'est ce que je demandais" a précisé le maire.
A notre micro, Gérald Darmanin a déclaré sur ce sujet : "Nous sommes à disposition des élus qui veulent accompagner les parcours d'intégration à la condition que les étrangers respectent les règles de la République. Je veux redire ici que tout citoyen, en situation régulière ou irrégulière, qui ne respecte pas les règles de la République, la liberté d'expression, trafique de la drogue, ou est responsable de violences conjugales doit être expulsé. L'humanité et la fermeté marchent dans le même pas."