L'existence des petites maternités est souvent remise en cause quand elles n'ont pas suffisamment d'accouchements. La plus petite maternité de Nouvelle-Aquitaine est en Corrèze, à Ussel, avec seulement 140 accouchements en 2023, mais ô combien essentielle. Son équipe se mobilise et se forme pour accueillir les futures mamans avec un maximum de sécurité.
Kenzo vient de naître à la maternité d'Ussel. Il bénéficie de ses premiers soins et semble assez satisfait. "Comment vous vous sentez ?" demande la sage-femme à la jeune maman. "Je me sens bien, et je le sens bien aussi", répond-elle.
Les parents de Kenzo, Virginie et Alexandre, habitent à une vingtaine de kilomètres. Ils sont tous les deux nés ici. Accoucher à Ussel était une évidence : "Le fait que ce soit une petite maternité, c'est plus convivial. Il y a un peu plus de temps pour nous aussi."
Le Dr Anna Wachowiak travaille ici depuis dix ans, avec aussi des vacations à Tulle. À Ussel, elle ne prend en charge que des nourrissons nés après une grossesse menée à terme et sans encombre.
Quand une difficulté est anticipée avant l'accouchement, les mamans sont orientées vers des maternités plus techniques : "Si tout ne se passe pas suffisamment bien, l'hôpital de Tulle prend le relais avec le service de néonatologie. Ou si c’est pire, c’est Limoges qui prend le relais."
Une baisse de la natalité importante
140 accouchements en 2023, 350 il y a dix ans, Ussel fait face à une baisse de la natalité. Pour rester efficaces malgré la faible activité, les équipes doivent s'entraîner régulièrement. On simule sur des mannequins haute-fidélité des cas graves et urgents.
Les protocoles de prise en charge sont affichés et travaillés en équipe avec un organisme de formation spécialisé. "Ce sont des situations qui arrivent peu souvent. Il est important de maintenir en éveil les capacités d’intervention des équipes qui sont sur place", explique Jean-Pierre Bouby, gynécologue obstétricien.
C'est l'une des clés pour maintenir la maternité ouverte. En effet, l'existence des petites structures est régulièrement remise en cause. Pour faire face, soignants et administratifs travaillant en réseau avec d'autres hôpitaux. La maternité d'Ussel vient de recevoir un soutien financier de l'Agence régionale de Santé pour renouveler du matériel.
Car dans un territoire isolé et touché par des difficultés sociales, la présence d'une maternité répond à un besoin bien réel : "C’est une zone de moyenne montagne. Là, il fait beau, mais lorsqu'il y a de la neige, les patients à quarante-cinq minutes d'ici peuvent doubler le temps de trajet en fonction des conditions météorologiques. Dans le cadre de la périnatalité, de la naissance, il faut être proche d’un centre", assurent Laurence Bureau, cadre de santé et Yoann Balestrat, directeur du centre hospitalier.
Il y a toujours du travail : Ussel recherche actuellement un nouveau gynécologue. Pour que l’histoire se perpétue, de génération en génération.