À Tulle, un bâtiment géré par Corrèze Habitat laisse apparaître des signes inquiétants de dégradations, au point que les habitants ne sont plus autorisés à utiliser leurs balcons. D'après locataires et copropriétaires, les problèmes de vétusté ne sont pas nouveaux. Le bailleur social prévoit l'intervention d'un bureau d'études mi-novembre.
Claudine a beau ouvrir sa baie vitrée, une frontière invisible l'empêche d'accéder à son balcon. Depuis deux semaines, elle ne peut plus profiter de l'espace extérieur de l'appartement dont elle est copropriétaire. Elle reste plantée au bord, le regard pointé vers les espaces verts et les immeubles qui entourent son HLM de la Botte, à Tulle. "L'an dernier, on nous a demandé de financer des rénovations sur le balcon et sur la façade du bâtiment, s'agace-t-elle. Cela nous a coûté deux cent cinquante euros pour les balcons. Et aujourd'hui, on rencontre le même problème !"
Ce "problème" est apparu avec un courrier du syndic de copropriété, envoyé par le bailleur social Corrèze Habitat, avisant propriétaires et locataires d'une "interdiction formelle" d'utiliser les balcons, dont la vétusté présente des dangers. "Le syndic déclinera toute responsabilité en cas de non-respect de cette consigne", précise la lettre.
Fissures, moisissures et réparations parcellaires
D'extérieur, le bâtiment se révèle particulièrement dégradé. Des fissures entaillent les angles des balcons, des traces de moisissure s'étendent sur de larges portions défraîchies, tandis que des traces de réparations parcellaires apparaissent timidement sur la façade. Quelques étages au-dessus de Claudine, Annie aussi s'agace. Cette retraitée occupe un logement qu'elle loue depuis cinquante-six ans : "Ça m'embête, parce que j'aime bien écarter mon linge, j'aime bien m'asseoir sur le balcon. Je ne suis pas la seule ! Ils font du cache-misère et c'est tout !"
Dans son courrier, Corrèze Habitat précise que "des devis ont été demandés à des entreprises spécialisées pour procéder au contrôle et à la solidité de ces balcons et, si nécessaire, faire des préconisations en vue de les remettre en état et/ou de les renforcer". Joint par téléphone, le bailleur social affirme qu’un bureau d’études interviendra le 13 novembre prochain.