Le projet d'installer des panneaux solaires aux alentours de Viam, en Corrèze, porté par la Foncière rurale, ne plaît pas à certains habitants. Ils y voient une menace pour leurs paysages et leurs activités agricoles. Un collectif s'est créé pour s'y opposer.
"J’ai récupéré la dernière pétition. J’ai compté, on en est à 166 signatures donc c’est pas mal", estime Valérie Pigerol, membre du Collectif de défense de la Buffatière. Le projet d’installer des panneaux photovoltaïques sur les terres agricoles, aux alentours de Viam, occupe toutes les conversations.
Ce collectif d'habitants du hameau s'est constitué, en opposition à la transformation, selon eux, de leur environnement. "Les terres agricoles entourent le hameau ça veut dire plus de nature, plus de vaches, plus d’activités agricoles, plus de tracteurs, plus de vie", raconte Valérie Pigerol
Je pense qu’il y a un mépris des habitants de la campagne corrézienne. Nous, on vit pas là par hasard c’est un vrai choix de vie.
Valérie PigerolCollectif de défense de la Buffatière
Marie Broutin, agricultrice de Haute-Vienne, s’était portée acquéreuse des terres concernées par l'installation des panneaux photovoltaïque. Elle devait déménager et concrétiser en Corrèze son projet de ferme en bio. Ce projet est avorté depuis l’obtention, par la Foncière, du terrain. "Ce que je voulais faire sur cette ferme était d’élever des vaches, et faire un peu de cultures de céréales qui seraient transformées en farine et avoir quelques cochons aussi. Monter un projet, c'est long, ça prend du temps, ça demande de monter des dossiers... Là, tout tombe à l’eau en fait", regrette-t-elle.
"S'opposer à la Foncière, c'est s'opposer aux énergies renouvelables"
De son côté, la foncière assure vouloir installer un jeune agriculteur et ses bêtes sous les panneaux solaires. Son président Tony Cornelissen l’affirme : son projet d’agrivoltaïsme va dans le sens du progrès. "S’opposer à la Foncière sans la connaître, c’est s’opposer aux énergies renouvelables", estime-t-il.
Pour le Modef (le mouvement de défense des exploitants familiaux) la Foncière va à l’encontre du bon sens paysan."
On n’est pas contre les énergies renouvelables, mais il y a de la place sur les toitures. La première fonction des terres agricoles, c'est de nourrir la population, c'est un paysage, on n’est pas des énergéticiens. On part sur la destruction de l’agriculture familiale", craint Fabien Marcilloux, le président du Modef de la Corrèze.
L'avenir est incertain pour ce terrain laissé en friche depuis un an, disputé entre habitants, syndicats et partisans de la Foncière. De nouvelles concertations doivent avoir lieu dans les prochains mois.