Il y a 15 jours, le conseil de discipline départemental de la Corrèze prononçait l'exclusion de trois élèves du lycée Edmond Perrier à Tulle, suite à des débordements s’étant déroulés fin mai dans l’établissement, deux jours de "rébellion" des lycéens contre leur proviseur. Les trois exclus disent aujourd'hui servir de boucs émissaires.
Fin mai 2023, le lycée Edmond Perrier à Tulle connaît deux jours de débordements, de manifestations. Un mouvement des lycéens, à l’encontre de leur proviseur suite, semble-t-il, à une altercation entre celui-ci et un conseiller principal d’éducation et un surveillant.
Le 26 mai, près de 200 lycéens occupent le hall de l’administration de l’établissement, avant que l’un d’eux, Arthur Roche, vice-président du conseil de la vie lycéenne, et membre du conseil d’administration, n’appelle au calme et au retour à la normale.
L’Académie s’était emparée de l’affaire, et pris des mesures exceptionnelles, pour favoriser l’apaisement.
Sauf qu’il y a 15 jours, trois des lycéens, dont Arthur Roche, ont été exclus de leur établissement, une semaine pour ce dernier, définitivement mais avec sursis pour les deux autres.
Mais Arthur Roche a le sentiment d’avoir payé non pas pour ce qu’il a fait, mais pour ce qu’il est. Outre ses fonctions au sein du lycée, il est également secrétaire général des Jeunes Communistes de la Corrèze, dont sont aussi membres les deux autres exclus.
En outre, deux des punis ont été sanctionnés par le conseil de discipline départemental de la Corrèze, quand le troisième l’était par celui du lycée. Juridiquement bancal, ou tout du moins incohérent, pour l’avocat des trois lycéens.
Enfin, plusieurs des assistants d’éducation du lycée, qui avaient soutenu le mouvement des jeunes, partagent leur sentiment d’injustice.
D’autant plus que trois d’entre eux (sur les treize de l’établissement), ne se sont plus vus proposer qu’un emploi à mi-temps pour la prochaine rentrée, une sanction dissimulée selon leurs dires.
Arthur Roche, qui avait obtenu son Bac avant la sanction, a décidé d’en rester là. Ses deux condisciples ont fait appel de leur sanction.
Mais tous s’interrogent : quid de l’ambiance au moment de la rentrée, à Edmond Perrier ?
(Avec Jean Perrier)