L'accusé comparaissait pour violences volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner avec circonstances aggravantes de sa conjointe, découverte sans vie à son domicile le 3 janvier 2020. L'avocate générale avait requis 20 ans de prison. Elle a été suivie par les jurés
Les jurés et le président de la Cour d'assises de Tulle ont délibéré et décidé de condamner celui qui a frappé et tué sa conjointe à 20 ans de réclusion criminelle. Il a été jugé coupable de violences volontaires ayant causé la mort sans intention de la donner en présence d'un mineur.
L'accusé sera en outre privé de son autorité parentale. Il a 10 jours pour faire appel
Réquisitions
Plus tôt dans la journée, l'avocate générale a motivé ses réquisitions. Pour évoquer les violences subies par Audrey, elle a simplement ouvert le rapport du médecin légiste : "Le corps de la victime comporte des hématomes qui vont du cuir chevelu au bas des membres inférieurs. Aucune partie du corps n'a été épargnée".
Audrey, 28 ans, est morte à la suite d'hémorragies internes causées par des chocs violents. Pedro, son concubin, était maçon de métier. Le couple habitait une maison de location dans un quartier tranquille d'Ussel. Leur petit garçon avait 2 ans au moment des faits.
L'accusé vivait avec la victime, et l'a laissée sans vie au domicile conjugal pendant 3 jours, avant d'être interpellé par les enquêteurs de la police judiciaire.
L'enfant témoin des faits
Tout au long du procès, l'avocate générale s'est forgé sa propre conviction. Selon elle, "l'accusé a agi dans la colère, pour punir sa conjointe, lui donner une leçon. Il l'a frappée pour lui faire mal".
Pedro ne nie pas l'intentionnalité des coups. La vraie question étant : l'enfant a t-il assisté à ces dernier?
La maison fait 60 m². C'est un mouchoir de poche sans aucune porte. Il est évident que l'enfant a été témoin de ces violences. On sait que les enfants qui ont vécu de tels faits sont des bombes à retardement et qu'il faut les protéger de leur père
Myriam Soria, avocate générale
Selon le pédopsychiatre qui a examiné l'enfant, il est victime de symptômes post-traumatiques. Avec son poupon, il mime des scènes de violence et fait des cauchemars.
Lucas a aujourd'hui 5 ans. Myriam Soria avait demandé à ce que l'accusé soit déchu de son autorité parentale.