Depuis ce lundi 7 novembre, Pedro P.D. comparait pour des violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Il est accusé d’avoir porté des coups à sa compagne avant de constater son décès le lendemain. Des questions se posent sur la présence de l’enfant du couple au moment des faits.
Le drame s'est produit le 30 décembre 2019. Pedro P.D., un maçon de 34 ans, aurait porté de violents coups à sa compagne au cours de la soirée. Le lendemain matin, il aurait constaté son décès.
Après la déposition du médecin légiste en début de semaine, la mère de l’accusé s’est avancée à la barre ce mercredi 9 novembre. Silhouette fine, cheveux blancs, elle s’exprime en portugais et un interprète traduit. Elle répond aux questions du tribunal en regardant son fils, mais la présidente la reprend : "Arrêtez de regarder votre fils, vous vous exprimez à la cour."
"Est-ce que c’est juste ?"
La présidente lui demande : "Est-ce que vous savez que votre fils va rester en prison encore quelques années ?" La mère répond, hésitante : "Est-ce que c’est juste ?" L’émotion envahit alors la partie civile, et la présidente insiste : "Est-ce que vous savez que ce sont les coups de votre fils qui ont tué Audrey ?" Réponse de la mère : "Quand ils se sont endormis, elle était vivante. Le lendemain, elle est morte. Je ne sais pas."
Face à ce qui ressemble à un profond conflit de loyauté d’une mère envers son fils, la présidente rappelle alors les conclusions du médecin légiste. La mère de l’accusé admet : "Je sais que c’est lui."
"Si c’est lui qui l’a fait, il doit payer."
Le père de l’accusé est à son tour entendu par la cour d’Assises de la Corrèze. Lui aussi doit faire des efforts pour sortir d’une forme de déni : "Je n’ai jamais cru que mon fils était capable de faire ça, mais si c’est lui qui l’a fait, il doit payer." Ce conditionnel, employé alors que l’accusé lui-même a reconnu les faits, illustre une douloureuse confrontation de sentiments.
Les parents de l’accusé se retrouvent sur un point : ils regrettent de ne voir leur petit-fils qu’une fois par mois, et ne comprennent pas pourquoi les agissements de leur fils entraînent cette situation.
"Il n’était pas dans un état second"
L’expert psychiatre prend ensuite la parole. À propos de l’accusé, il évoque un dysfonctionnement psychique. Mais pour le médecin, Pedro P.D. était conscient de ce qu’il faisait : "Il n’était pas dans un état second".
Il parle d’une personne authentique, en capacité d’expliquer ce qu’il a fait : "Il a été dépassé par son acte, il y a une prise de conscience que ce qu’il a fait est très grave."
Présence de l'enfant
Pedro P.D. encourt 30 ans de prison et la perte de son autorité parentale. Les jurés vont aussi devoir définir si l’enfant du couple était bien présent au moment des faits, ce qui représenterait une lourde circonstance aggravante.
On attend maintenant les plaidoiries de la partie civile, de l’avocat général et de la défense. Le verdict devrait être rendu ce jeudi.