L'enquête ouverte sur la mutinerie au centre de détention d'Uzerche, le 22 mars dernier, a déclenché huit interpellations de détenus ce mardi 12 mai au matin. Placés en garde à vue, ils sont actuellement auditionnés. Ils pourraient être déferrés demain matin.
Depuis le 22 mars 2020, les enquêteurs de la Section de Recherches de Limoges et des Brigades de Gendarmerie de la Corrèze ont oeuvré pour identifier les meneurs et les auteurs de la mutinerie inédite au centre de détention. 333 détenus avaient dû être déplacés dans la nuit et le lendemain, face aux importants dégats matériels.
Depuis ce mardi 12 mai au matin, huit détenus sont en garde à vue dans les locaux du Groupement de Gendarmerie de la Corrèze (non précisés pour des mesures de sécurité). Une mesure prolongée jusqu'à demain matin. La procureure de la république de Tulle, Agnès Auboin, se prononcera ce jeudi 14 mai sur les défèrements, en fonction des éléments recueillis à l'issue de ces auditions.
"Je m'étais déplacée au centre de détention d'Uzerche. J'ai vu les conséquences de cette mutinerie. J'ai vu aussi les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux pendant cette mutinerie par des détenus eux-mêmes. Mes réquisitions seront à la hauteur de la violence de ce qu'on peut qualifier de scènes de guérillas urbaines" nous a précisé ce jour la Procureure de la République de Tulle
Une mutinerie sans précédent
Ce sont les mesures de confinement pour cause de risque de contamination au coronavirus, notamment de fermeture de parloirs, qui avaient mis le feu aux poudres. Un mouvement insurrectionnel national, puisque d'autres prisons en France avaient connu également des émeutes simultanément.
La mutinerie à Uzerche avait vu intervenir les ERIS, les Equipes Régionales d'Intervention et de Sécurité en milieux pénitentiaires, venues en renfort de Bordeaux. Ce sont au total 88 détenus, par effet boule de neige, qui s'étaient retrouvés en mutinerie, notamment sur le toit du centre de détention, criant des propos haineux à l'intention du personnel pénitentiaire. Deux bâtiments avaient été incendiés lors de ces événements, entrainant le transfert de 333 prisonniers dans d'autres établissements pénitentiaires en France.