VIDÉO. "C'est un aveu d'échec" : maltraitance animale, un éleveur de bovins dépassé par les événements

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Près de 90 animaux avaient été retrouvés morts ou dénutris dans une exploitation de Chamboulive les 25 et 26 avril derniers. L'éleveur corrézien s'est vu retirer son troupeau. Intervenants : Christine Salariée du Café de la Place, Tony Cornelissen Président de la Chambre d'agriculture de Corrèze. Équipe : Elea N'guyen Van-Ky, Camille Becchetti, Sébastien Bugeaud. ©FTV

Près de 90 animaux ont été retrouvés morts ou dénutris dans une exploitation de Chamboulive les 25 et 26 avril derniers en Corrèze. L'éleveur s'est vu retirer son troupeau. Selon le Parquet de Tulle, l'homme était en grande difficulté sociale et psychologique

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L'opération s'est déroulée les 25 et 26 avril derniers dans une exploitation laissée à l'abandon au nord de Tulle, à Chamboulive, en Corrèze.

Sur place, l'Œuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs a découvert un élevage en perdition. Une trentaine de bovins morts, une soixantaine faibles, amaigris et apeurés.

Il aura fallu deux jours d'intervention à l'O.A.B.A. et aux forces de gendarmerie pour que les six bovins encore en vie soient extraits de l'exploitation. Ils ont été confiés à l'association pour bénéficier d'une expertise vétérinaire et être déparasités et identifiés.

Face à l'état déplorable du cheptel, l'exploitant, un homme de 54 ans, a été placé en garde à vue pour maltraitance animale. Celle-ci a dû être levée sur avis médical. Selon le Parquet de Tulle, l'homme était en grande difficulté sociale et psychologique. Il est actuellement hospitalisé au centre hospitalier de Tulle.

C'est quelqu'un qui ne venait pas forcément au bar, ni dans le bourg. On ne le voyait que très rarement. C'était une personne très isolée, pas facile à décrire.

Christine, salariée du Café de la Place

Un aveu d'échec 

"C'est un aveu d'échec de notre part" a déclaré le président de la chambre d'agriculture de Corrèze, Tony Cornelissen ce jeudi 4 mai après-midi. L'exploitant de 54 ans était régulièrement suivi par la Chambre. Elle régularisait tous les quatre ans son identification avec l'aide de sa famille.

"Nous, on avait un suivi individuel à la Chambre d'Agriculture depuis une dizaine d'années, explique Tony Cornelissen. La famille s'en occupait depuis cinq ans pour l'aider à faire les papiers. Beaucoup de gens font beaucoup de travail pour remettre sur le droit chemin tous ces agriculteurs en déshérence. On y arrive quand même le plus souvent possible. Malheureusement, cet aveu d'échec, on le retrouve. Une fois tous les dix ans, il y a un agriculteur avec qui on n'y arrive pas, c'est un agriculteur de trop !"

La situation se serait dégradée il y a un an et demi. Les bovins étaient mal nourris, l'éleveur ne les identifiait plus et ne s'occupait pas des cadavres des bêtes. Les voisins ont fait état de divagations d'animaux.

À la suite de ces signalements, la préfecture avait saisi le procureur. Le choix s'était rapidement porté sur l'enlèvement des animaux sans l'accord du propriétaire avec obligation de les confier à une structure d'accueil (l'Œuvre d'Assistance aux Bêtes d'Abattoirs).

Le président de la Chambre d'Agriculture était allé rendre visite à l'éleveur la veille de la saisie pour le convaincre, en vain, de vendre ses animaux. Une mesure de protection de la ferme a été prise par les gendarmes afin d'éviter du vol de matériel.

Il y aurait une vingtaine de cas comme celui-ci en Corrèze. Une cellule départementale d'accompagnement (Réagir) a été créée pour épauler les agriculteurs dans cette situation et les aider à trouver une solution.

Réagir : 0 800 80 80 87

Récit avec Eléa N'Guyen Van-Ky

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