Ce 15 août, la Ville d’Egletons a commémoré la bataille qui s'est déroulé du 3 ou 20 août 1944. Une bataille oubliée et qui pourtant fait partie des combats les plus importants en Corrèze, à la Libération. Ces commémorations ont été aussi l’occasion de revenir sur une autre page oubliée de cette période : la déportation et l’extermination de 117 juifs réfugiés dans cette ville de Haute-Corrèze.
C’est une bataille oubliée et pourtant elle fait partie des combats les plus importants en Corrèze à la Libération.
Pendant 17 jours, la Ville d’Egletons est contrôlée par les allemands. Une colonne de 300 hommes s’empare de ce bâtiment de l’ENP, l’Ecole Nationale professionnelle. Mauvais choix, le refuge de la Wehrmacht est en fait une sourcière.
Il y a des embuscades partout, l'aviation allemande passe tous les jours, ils mitraillent les positions mais surtout bombardent les maisons d'Egletons, il y a même une trentaine d'allemands tués par un bombardement de leur propre aviation
Laurent Teyssendier membre de l'ANACR Meymac-Egletons
Les combats s’intensifient au fil des jours. Des résistants sont tués. 18 maquisards honorés en ce jour de commémoration.
Finalement, le 22 août, une troupe SS venue de Clermont-Ferrand extirpe le régime allemand, libérant ainsi Egletons.
Entre temps, la plupart des habitants ont pu fuir dans les campagnes avoisinantes. Les anciens, tous jeunes à l’époque, s’en souviennent encore. Cette bataille parcourt la mémoire de la Ville. Ici, une stèle pour rappeler l’engagement des résistants. Là, devant le lycée des métiers du bâtiment, une plaque pour que personne n’oublie cette page de notre histoire.
Et sur une autre, plus discrète, le passant peut lire que 117 juifs réfugiés à Egletons furent, deux ans plus tôt, déportés et assassinés par le régime nazi.
C'était des gens qui se sont réfugiés en zone dite libre et malheureusement ils ont été trahis par le gouvernement français qui les a arrêtés et ensuite remis aux allemands qui les ont envoyés dans les camps d'extermination
André Panczer Président de l'association de la mémoire des déportés de Meymac
117 hommes exterminés, qui n’ont toujours pas de lieu de mémoire à ce jour. La mairie s’est engagée à apposer une plaque nominale, ici même, pour le 80e anniversaire de la bataille d’Egletons.