Covid 19 en Limousin : vers la troisième vague ?

Alors que la campagne de vaccination s’organise, les taux d’incidence publiés par Santé Publique France ce mardi 12 janvier augmentent dans la région. Voici 3 questions pour mieux comprendre.

 

Quelle est la situation ?
 

Le nombre de nouveaux cas pour 100 000 habitants a nettement augmenté ces derniers jours dans les trois départements du Limousin. Il est monté ce week-end de 113 à 129 en Haute-Vienne, de 112 à 134 en Corrèze, de 110 à 131 en Creuse. Le seuil d'alerte est fixé 50.

En Nouvelle-Aquitaine, c’est le département des Deux-Sèvres qui est le plus touché, avec un taux d'incidence qui est passé depuis Noël de 100 à 248. À Bordeaux, Santé Publique France explique que l’incidence régionale a "quasiment doublé en une semaine."

Certes, il y a eu des biais statistiques ces derniers temps : beaucoup de tests pour se rassurer avant les fêtes, moins de tests juste après, et la prise en compte dans les données récentes de jours fériés où les tests étaient rares. Les dernières tendances sont donc les plus solides.

Du côté des hospitalisations, on ne note pas de pic. Seuls 48 patients atteints de Covid sont actuellement hospitalisés au CHU de Limoges, et une partie de l’unité auparavant dédiée à leur prise en charge a été transformée en centre de vaccination.

Chez les laboratoires privés du Limousin, on constate une hausse significative des taux de positivité, même si on n’atteint pas les sommets de la deuxième vague.


Le variant britannique est-il présent ?
 

Pour l’heure, en Nouvelle-Aquitaine, seuls des rugbymen de l’aviron bayonnais ont officiellement été touchés par le variant britannique du coronavirus, après la réception d’une équipe anglaise.

Ce variant considéré comme très contagieux est désormais pisté dans tous les laboratoires : on interroge les personnes testées pour savoir si elles ont voyagé en Angleterre ou si elles ont côtoyé des personnes à risque. Si leur test est positif, on l’envoie dans un centre de référence à Paris ou à Lyon pour rechercher le variant.

En Limousin, le cas ne s’est pas encore présenté, mais selon le responsable du centre de prélèvement du CHU de Limoges, "on sait que le variant est présent sur tout le territoire". Une équipe du CHU de Limoges travaille actuellement pour pouvoir rechercher elle-même une partie de ce variant. Un réseau régional devrait bientôt voir le jour.

Selon Pierre-Marie Preux, épidémiologiste à Limoges, "il n’y a pas de raison que ça ne se passe pas comme au Royaume Unis. Ce variant va prendre la place et faire augmenter le nombre de cas."


Va-t-on vers une troisième vague ?
 

La courbe des taux d’incidence ressemble fortement à celle qui a précédé la deuxième vague.

Le nouveau variant préoccupe, mais il n’est pas seul. Températures, baisses de vigilance... Pierre-Marie Preux constate qu’en Irlande, où l’épidémie explose, "seulement un quart des cas sont dus au variant britannique." Il rajoute : "On va vers une épidémie plus importante dans les 15 prochains jours."

Le professeur François Vincent, pneumologue et conseiller régional, est également inquiet : "On ne va pas pouvoir lutter contre ce qui vient d’Angleterre, comme on n’a pas pu lutter contre ce qui est venu d’Italie." 

Mais du côté de Santé Publique France, on est moins affirmatif. Pour l’épidémiologiste Laurent Filleul, qui est très perspicace depuis le mois de mars, il faut encore attendre une semaine pour faire des prévisions. En analysant les dernières données, il hésite entre une accélération importante du virus, et un rebond lié aux fêtes de fin d’années et aux retrouvailles en famille : "Ce qu’on attendait, on l’observe".

Mais pour autant, il reste surtout vigilant : "L’expérience montre que quand ça part vite, on a du mal à freiner."  

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