Covid-19 : en Nouvelle-Aquitaine, la quarantaine britannique inquiète les professionnels du tourisme

L’annonce est tombée hier soir dans la soirée : le Royaume-Uni impose une quarantaine, de deux semaines, à toute personne en provenance de France. Une décision qui résonne en Nouvelle-Aquitaine, l’une des régions préférées des Anglais. 

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Hier soir, le Royaume-Uni a annoncé la mise en place d’une quarantaine de quinze jours pour toute personne venant de France ou des Pays-Bas, à partir de samedi 15 août, à 4 heures du matin.

 

“Flegme à l’anglaise”

À l’aéroport de Bergerac, ce jeudi matin, l’ambiance était encore calme, même si la mesure est dans tous les esprits. “Je viens d’apprendre la nouvelle. Là, je ramène mon fils en Angleterre, mais je reviens ensuite à Bordeaux Je vis en France, donc ça devrait aller”, raconte un touriste anglais. 

Du côté de l’aéroport, la sérénité était aussi de la partie, tandis que 85 % de ses vols viennent du Royaume-Uni. Des vols qui ne devraient pas être annulés, selon le directeur de l’aéroport.“C’est une demie-surprise parce que la situation sanitaire évolue de jour en jour. On est déçu, car ça va freiner une partie de notre clientèle. Mais maintenant, tout le monde est habitué à réagir en fonction de la crise. Le flegme anglo-saxon fait le reste”, sourit Gwenvael Ronsin-Hardy, le directeur de l'aéroport.
Première population étrangère en Nouvelle-Aquitaine, depuis le début du mois d’août, 14 000 Britanniques ont transité par l’aéroport de Bordeaux. Jean-Luc Poiroux, directeur du développement commercial de l’aéroport, ne désespère pourtant pas. 
“Il n’y a pas eu pour l’instant de mouvement de foule. C’est une couche supplémentaire de mésaventures, mais on espère que ceux qui ont une maison secondaire feront le pari de rester plus longtemps en attendant une amélioration de la situation”, envisage Jean-Luc Poiroux.


Adaptations de dernière minute

Pas de panique non plus du côté de voyageurs, qui ne sont pas encore tout à fait prêts à changer leurs plans. “J’ai de la chance d’avoir un vol aujourd’hui, mais je reviens dans deux semaines. Mais si j’ai la quarantaine c’est pas grave, j’ai un endroit où rester”, explique Kate Harris, une Anglaise du Kent. 

Une harmonie presque totale. Car côté français, les inquiétudes sont plus vives. “Je ne sais pas comment va se passer mon retour, avec des représailles de la France. Je vais voir mes fils ce week-end, qui vivent en Angleterre. Si à mon retour, je suis bloquée en France, cela va être problématique”, appréhende Sylvie Paulic.Anne est une Française expatriée à Londres, avec sa famille, depuis sept ans. En vacances à Bordeaux, elle avait aussi prévu le coup. “On a anticipé les craintes en prenant des billets de retour pour le 19 août. Comme ça, les enfants auront terminé la quarantaine pour la rentrée”, explique la mère de famille.

Et si la famille préfère positiver, il a tout de même fallu faire quelques ajustements. “On avait un mariage le 5 septembre en France, mais au vu de la situation, on a dû annuler. Mais il y a pire : ma fille avait un stage la semaine prochaine, elle ne pourra donc pas le faire”, précise Anne.


Tenir jusqu’à fin août

Des conséquences personnelles mais surtout économiques pour la région. La Dordogne fait partie des destinations les plus prisées des Britanniques. Mais cette année, ils se sont faits plus rares. “On a déjà perdu 60 à 70 % de notre clientèle étrangères. Les Britanniques représentent 30 % des nuitées d’habitude. Mais on a beaucoup de chance, les touristes français ont pris la relève et on a fait une saison exceptionnelle”, tempère Christophe Gravier, directeur de l’office de tourisme de Dordogne-Périgord.

Ce matin, les conséquences de la quarantaine se faisaient déjà ressentir. “Un hôtelier me disait que des Anglais étaient fous furieux de la décision. Ils sont partis en catastrophe de l’hôtel”, raconte Christophe Gravier. Et la scène risque de se reproduire plusieurs fois aujourd’hui. “Nous allons tenir et trouver des solutions pour terminer août dans les meilleures conditions et faire perdurer la saison en septembre et octobre”, explique le directeur de l’office de tourisme. Si les hôteliers et les locations peuvent miser sur les Français, ce n’est pas le cas de certains gîtes intégré dans des réseaux d’expatriés. Claire Riley, est membre de l’ACFAA (Association culturelle franco-anglaise d'Aquitaine) et propose des chambres à Eymet, un village de Dordogne. 

Depuis l’annonce d’hier, elle craint des annulations. “Beaucoup d’Anglais viennent ici car tout est fait pour les touristes. Certains britanniques sont déjà en train de rentrer et j’ai peur que cela décourage les autres de venir”, explique Claire Riley.

Français et Anglais attendent désormais la réponse de la France. Le pays pourrait en effet imposer les mêmes mesures, pour les Anglais.

 
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