Covid en Limousin : des courbes en baisse, mais la prudence reste de mise

Si le nombre d’hospitalisations est toujours élevé dans la région, les taux d’incidence sont en baisse depuis maintenant plusieurs jours. Reste à maintenir cette dynamique dans un contexte risqué.

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Les cours ont repris de la maternelle au lycée, le pont de l’Ascension va provoquer d’importants mouvement de population, les terrasses des bars et restaurants vont bientôt rouvrir… 

Ces informations sont bonnes pour le moral, mais c’est aussi une situation très propice pour une reprise épidémique. Comment le Limousin aborde-t-il ce nouvel épisode de la crise sanitaire ?

Des taux d’incidence en baisse

Du côté des taux d’incidences, la baisse est nette.

  • En Haute-Vienne, on est passé de 370 (nouveaux cas pour 100 000 habitants sur une semaine) le 12 avril à 192 le 6 mai.
  • En Corrèze, on est passé de 280 fin mars à 122 le 6 mai.
  • En Creuse, on frôlait les 200 le 16 avril, on est le 6 mai à 83.

Mais ces chiffres restent élevés : on est partout largement au-dessus du seuil d’alerte de 50.

De plus, ces chiffres pourraient être légèrement sous-évalués. Selon Sophie Larrieu, épidémiologiste à Santé Publique France, "il y a beaucoup de jours fériés, et on sait qu’il y a moins de tests réalisés. Le taux d’incidence peut diminuer de manière automatique."

Des hospitalisations toujours élevées

Du côté des hospitalisations, on est aussi sur une baisse, même si, là encore, les chiffres restent élevés.

Au CHU de Limoges, il y avait lundi dernier, 3 mai, 82 patients hospitalisés pour Covid dont 22 en réanimation. Ce lundi 10 mai, 63 patients sont hospitalisés pour Covid dont 11 en réanimations.

Au service réanimation de l’hôpital de Guéret, il n’y a pas eu de nouveau patient atteint de Covid depuis une semaine.

En principe, la courbe des hospitalisations suit de 15 jours la courbe des taux d’incidence ; les prochaines semaines s’annoncent donc un peu moins tendues.

 

Mais le personnel soignant a été très sollicité dans la région, plus que pendant les deux premières vagues. Et la pression n’est pas encore retombée. Une nouvelle hausse des hospitalisations serait difficile à supporter.

Selon Dhaoui Soltani, responsable du service réanimation de l’hôpital de Guéret, "on a essuyé une troisième vague lourde, inscrite dans la durée, avec des malades pas très vieux, et beaucoup de décès. Ça pèse sur le moral."

Encore des cas à l’école

Au 2 avril, avant les vacances de printemps dans l’académie de Limoges, 3 écoles, deux collèges et 1 lycée étaient fermés, plus 30 classes d’autres établissements. 291 élèves et 34 personnels avaient été testés positifs.

Au 7 mai, l’impact du virus est moindre : 3 écoles sont fermées, et 65 classes. On a testé 60 cas de Covid chez les élèves et 6 dans le personnel.

Le virus circule dont toujours dans les établissements scolaires, où une classe ferme désormais au premier cas positif. Les tests salivaires dans les écoles et les autotests dans les lycées ont débuté. Rien n’est encore prévu pour les collèges.

La vaccination avance

Si 26.41% des français ont reçu au moins une dose de vaccin, on est largement au-dessus de ce chiffre dans la région : 33% en Haute-Vienne, 32,4% en Corrèze et 36% en Creuse.

Les pompiers de Haute-Vienne vont ouvrir un centre de vaccination au gymnase Jean Le Bail à partir de jeudi. Toujours à Limoges, au pavillon du Verdurier, un centre éphémère ouvrira ses portes jeudi, vendredi et samedi. Il y aura deux lignes de vaccination dont une pour le personnel de la ville de Limoges.

Plus généralement, dans les cabinets médicaux et les pharmacies, il reste beaucoup de vaccin Astrazeneca, efficace mais mal aimé.

Pour le docteur Pierre Bourras, président de l’ordre des médecins en Haute-Vienne, c’est un très bon vaccin : "Les effets secondaires ne sont pas plus nombreux qu’avec n’importe quel médicament. Il y a eu 30 millions de personnes vaccinées à l’Astrazeneca en Angleterre, s’il y avait eu des catastrophes, on le saurait."

Prudence

Il faut donc rester prudent malgré la fin du confinement, du couvre-feu et des mesures restrictives, car un redémarrage rapide de l’épidémie est encore possible.

Sophie Larrieu conclut : "Pour profiter un maximum de la levée des mesures, profitons-en de manière raisonnée."  

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