Dès demain, les 12-17 ans devront être vaccinés ou présenter un test négatif pour se rendre dans un club de sport, un restaurant ou un cinéma. Dans la région, plus de 70% des jeunes concernés sont déjà complètement vaccinés.
Jusqu’ici destiné aux adultes, le pass sanitaire s’appliquera à partir de ce jeudi 30 septembre au 12-17 ans. Plus précisément, cette obligation concerne les mineurs âgés de 12 ans et deux mois, jusqu’à 17 ans inclus ; ce délai de deux mois permettra aux adolescents à peine âgés de douze ans au 30 septembre de recevoir leur schéma complet de vaccination.
Ces jeunes sont 47 900 en Limousin : 25 000 en Haute-Vienne, 7 000 en Creuse, et 15 900 en Corrèze.
Au club de sport ou au restaurant
La mesure est pour l'instant maintenue jusqu'au 15 novembre mais le gouvernement pourrait allonger ce délai. Un nouveau projet de loi sur le sujet sera présenté en octobre.
Le pass sanitaire des 12-17 ans devra être présenté dans des lieux publics comme les cinémas, les musées, ou les établissements sportifs clos et couverts. Par exemple, dans un club de basket, le pass sanitaire sera nécessaire pour jouer, pour arbitrer, et pour participer aux goûters.
Il faudra aussi présenter un pass sanitaire au restaurant, y compris en terrasse, à l'exception des cantines.
Recommandation officielle
En cas de contamination, les enfants ont moins de risque de présenter des formes graves de Covid ; on le voit clairement depuis le début de l’épidémie dans les hospitalisations. Pourtant, la Haute Autorité de santé a publié des recommandations très favorables à la vaccination de 12-17 ans.
La HAS avance plusieurs justifications. D’abord, un objectif de réduction de la circulation du virus : "La vaccination des adolescents vise à obtenir un niveau de couverture élevée et homogène dans l’ensemble des classes d’âge. Par ailleurs, la réduction de la circulation du virus dans la population aurait le bénéfice de réduire le risque d’apparition de nouveaux variants."
Des avis ont également été rendus plus précisement sur l’efficacité des vaccins Pfizer-Biontech et Moderna.
Où en est la vaccination chez les jeunes ?
En Limousin, plus de 80% des 12-17 ans ont reçu au moins une dose de vaccin. Cela représente près de 40 000 jeunes.
Plus de 70% de jeunes sont totalement vaccinés, soit 34 374 personnes ; 17 806 en Haute-Vienne, 4 785 en Creuse, 11 783 en Corrèze.
Plus globalement, près de 90% des habitants de la région de plus de 12 ans ont reçu au moins une dose de vaccin, et plus de 85 % ont reçu les deux doses.
Le pass sanitaire, une mesure efficace ?
Difficile de donner un avis clair ; c’est un sujet encore polémique, et l’efficacité du pass en tant que tel est impossible à mesurer précisément.
Laurent Filleul, épidémiologiste à Santé Publique France, donne tout de même quelques pistes : "Le pass sanitaire a sans doute freiné la diffusion du virus en limitant les contacts entre les personnes vaccinées et les personnes non vaccinés, et il a incité à la vaccination des personnes qui hésitaient".
Quelle situation dans les établissements scolaires ?
8 classes sont actuellement fermées dans l’Académie de Limoges. Toutes sont en Haute-Vienne. Ce chiffre est en baisse.
Un débat s’est ouvert à ce sujet : aujourd’hui, dans le primaire et en 6ème, on ferme une classe dès qu’un cas de Covid est détecté.
Le ministre de l’Education Nationale a annoncé hier une expérimentation : on testera tous les élèves d’une classe si l’un d’eux est détecté positif. Seuls ceux qui seraient à leur tour positifs, ainsi que ceux qui refuseraient de se faire tester, auraient l’obligation de rester chez eux.
10 départements vont d’abord être concernés, et au rectorat de Limoges, on nous dit au conditionnel que l’Académie pourrait en faire partie.
De son côté, le conseil scientifique recommande avant tout de tester une fois par semaine tous les écoliers.
Où en est l’épidémie dans notre région ?
Laurent Filleul est clair dans son analyse régionale : "On a une bonne tendance quel que soit le département. Tous les indicateurs sont à la baisse." En effet en Haute-Vienne, le taux d'incidence est juste au dessus du seuil d'alerte de 50 cas pour 100 000 habitants en une semaine. Il est en dessous de 20 en Corrèze et en Creuse.
Mais certains épidémiologistes redoutent déjà une 5ème vague cet automne, à cause du froid qui peut entraîner des contaminations en intérieur, et du nombre de personnes non vaccinées.
On en est pas là, mais Laurent Filleul ajoute un paramètre : "On est très attentifs à l’apparition d’un nouveau variant. On séquence énormément pour tout surveiller."
Autre préoccupation : les autres virus de l’hiver, absents l’année dernière, commencent à réapparaître. Cela nous rappelle que malgré la vaccination, il ne faut pas oublier le lavage des mains et les autres gestes barrières…