Treize ans après la disparition du vol AF447 reliant Rio de Janeiro à Paris, le procès en correctionnelle d'Airbus et Air France pour homicides involontaires se tiendra à partir du 8 octobre prochain.
Le 1er juin 2009, le crash du vol AF447 avait fait 228 victimes (216 passagers et 12 membres de l'équipage). L'avion qui reliait Rio de Janeiro à Paris s'était abîmé dans l'Océan Atlantique suite à une défaillance technique dans la zone météorologique instable du "pot-au-noir".
Il aura fallu deux ans pour retrouver l'épave et les boîtes noires, avant une décennie de procédures. Dans un premier temps, les juges d'instruction avaient prononcé un non-lieu en 2019, au motif que les investigations ne permettaient pas d'établir "un manquement fautif d'Airbus ou d'Air France en lien (...) avec les fautes de pilotage (...) à l'origine de l'accident". Les familles ainsi que les syndicats de pilotes avait été indignés par ce non-lieu, invalidé en appel en mai 2021. Malgré la tentative de recours en cassation initiée par les avocats de l'avionneur, le procès en correctionnelle aura bien lieu pendant neuf semaines du 10 octobre au 8 décembre 2022.
La cour d'appel de Paris considère qu'Airbus "a sous-estimé la gravité des défaillances des sondes anémométriques". Ces sondes et leur givrage ont été présentées comme les possibles causes du crash. L'entreprise n'aurait pas pris "toutes les dispositions nécessaires pour informer d'urgence les équipages (...) et contribuer à les former efficacement" d'après une source proche du dossier citée par l'AFP. Dans le même temps, la compagnie aérienne n'aurait pas formé ni informé suffisamment ses équipages face à la défaillance de ces sondes, "ce qui a empêché les pilotes de réagir comme il le fallait", selon cette même source.
Quatre Poitevins, originaires de Poitiers, Niort et Châtellerault, ont disparu au cours de cet accident.
