Avec la multiplication d'attaques sur les troupeaux, certains éleveurs n'hésitent pas à investir dans des chiens de protection pour une surveillance 24h/24h des troupeaux. Illustration en Creuse.
Le meilleur ami de l'Homme est aux côtés des éleveurs pour protéger les troupeaux. C'est la solution qu'a trouvé Clément Lerousseau, jeune éleveur creusois pour assurer la défense de ses moutons.
Il vient d’investir 2100 euros pour 3 chiens de protection, désormais gardes du corps, de ses bêtes. D'autres éleveurs de l'hexagone se forment dans la perspective d'acquérir à leur tour, un chien formé.
4 brebis tuées et 1e blessée
Clément Lerousseau dresse d'ailleurs un triste bilan des dernières attaques de loup sur son troupeau : cinq de ses bêtes ont été attaquées au mois de janvier 2022. Pour tenter d'y remédier, il s'est doté depuis de trois gardes du corps sur pattes : des chiens de protection, qui surveillent dorénavant de façon permanente son troupeau, c'est un véritable soulagement :
Sur la première attaque, le loup a tué une brebis qu'il a consommé, une deuxième était blessée, on a été obligé de l’euthanasier. Lors de la deuxième attaque, il en a tué 3. Je les ai cantonnées la nuit pour essayer de les protéger au maximum, mais je voyais bien que je pouvais pas être présent tout le temps avec mon troupeau et ça me stressait beaucoup.
Clément LerousseauÉleveur de moutons à Gentioux-Pigerolles (23)
Anticiper les attaques via une formation
Certains de ces éleveurs possèdent déjà des chiens de protection, d'autres sont curieux d'en adopter un face à la présence accrue des grands prédateurs.
La zone du développement du loup est en train de s'agrandir, il y a des attaques à mes latitudes. Donc, je veux arriver à anticiper, sachant que pour qu'un chien de protection s'installe dans un troupeau il faut un certain temps et un certain savoir-faire.
Nicolas MelinEleveur creusois de brebis de race limousine
Le formateur du jour, Yves Lachenal, éleveur de brebis laitières dans les Alpes, possède des chiens de protection depuis 17 ans. La clé du succès, c'est le dosage parfait entre dissuasion des prédateurs et tolérance de tout autre stimuli
"Pendant longtemps, on pensait qu'il fallait des chiens agressifs et c'est justement l'inverse. Nous on cherche à avoir des chiens qui soient les plus calmes possibles et les moins réactifs possibles. Mais par contre, capables de répondre à une menace quand il y a quelque chose. Dès que la menace est terminée, on s'arrête et on se couche. Les seuls qui sont impactés par le retour des grands prédateurs, c'est les éleveurs. Donc il n'y a que les éleveurs qui sont obligés de changer leur manière de travailler. Les gens n'ont pas conscience que ça change notre métier en profondeur. Les éleveurs sont obligés de faire des investissements.
Un investissement qui est efficace sur le long terme puisqu'un chien peut rester en protection dans un troupeau pour une dizaine d'années en moyenne.