Harcèlement moral : la famille du directeur suicidé de Creuse Grand Sud témoigne

Le 26 Juillet 2017, l’ancien directeur général des services de la communauté de communes Creuse Grand Sud mettait fin à ses jours. Il affirme voir été poussé au suicide par son employeur. Le conjoint de Jean-Sébastien Combe Maës défend aujourd’hui la mémoire de ce dernier.

Jean-Sébastien Combe Maës était au cœur de l’affaire Creuse Grand Sud.

En Septembre 2016, les élus de cet établissement public dévoilaient officiellement le déficit abyssal des comptes. Une mauvaise gestion doublée d’un faux en écriture présumé puisqu’un crédit à court terme de 2,8 millions d’euros a été contracté en août 2015 à la suite d’une fausse délibération.

La justice s’est donc emparée de l’affaire après une plainte.


Tentative de suicide

Jean-Sébastien Combe Maës a tenté une première fois de se suicider le 20 juin 2016. Il s’est dit victime de harcèlement dans le cadre de son travail.

A cette époque,  le président de la communauté de communes Creuse Grand Sud n’était autre que Michel Moine, le maire d’Aubusson.

Il aurait poussé son directeur général des services à la dépression en l’obligeant à ne pas gérer la collectivité comme il aurait été nécessaire.

Jean-Sébastien Combe Maës raconte son calvaire dans un livre écrit sous pseudonyme : « Ce baron qui m’a tué ».



Accident du travail

En arrêt maladie depuis juin 2016, l’ancien directeur général des services a tenté de faire reconnaître sa tentative de suicide comme accident du travail.

Creuse Grand Sud s’y est longtemps refusé jusqu’au 26 juillet, jour fatidique de sa mort.
Dans un mail, Jean Luc Léger, nouveau président de Creuse Grand Sud, a  accepté sa demande.


Un témoignage sidérant

Stéphane, le conjoint de Jean Sébastien Combe Maës, nous a accordé un entretien exclusif. Il raconte la descente aux enfers de son mari, laminé et détruit en deux ans sous ses yeux.

Il est très précis sur la situation intenable dans laquelle se trouvait le défunt : 

 D’un côté, il se devait d’être loyal avec son employeur, mais de l’autre, il était en désaccord avec lui d’un point de vue déontologique. 
 

 Il lui était impossible de dire la vérité et on lui avait interdit de communiquer avec la chambre régionale des comptes, qui enquêtait sur les finances de Creuse Grand Sud 


De plus, Sébastien Combe Maes cumulait des fonctions à la mairie et à la communauté de communes. Il aurait été débordé, ce qui n’aurait fait qu’augmenter son stress.


La famille porte plainte

Aujourd’hui, Stéphane Maës Combe demande la démission de deux élus :

Michel Moine, ancien président de Creuse Grand Sud et actuel maire d’Aubusson.
Jean Luc Léger, actuel président de Creuse Grand Sud.

Michel Moine et Jean Luc Léger n’ont pas souhaité s’exprimer sur le sujet. 

Le mari de Jean Sébastien Combe Maës porte plainte pour harcèlement moral, homicide involontaire, et non-assistance à personne en danger.


Le 26 Juillet 2017, l’ancien directeur général des services de la communauté de communes Creuse Grand Sud mettait fin à ses jours. Dans une lettre, il affirme voir été poussé au suicide par son employeur. Le conjoint de Jean-Sébastien Combe Maës défend aujourd’hui la mémoire de ce dernier. ©F3 Limousin

 

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