Creuse : des panneaux criblés de balles dans le village de Thauron

C'est la stupeur dans le petit village de Thauron en Creuse. De nombreux panneaux de la commune ont été saccagés par des tirs de fusils. Pour les habitants et les élus, c'est l'incompréhension la plus totale après cet acte de vandalisme.

À Thauron, petite commune creusoise de 177 habitants, l'heure est au questionnement. Et pour cause : le nom du village est devenu presque illisible sur certains panneaux signalétiques.

Ce n'est pas le fait des intempéries mais de tirs de plomb. Depuis le début de la semaine, l'incompréhension règne dans le village.

Martine Peyny, au volant de son véhicule, trouve que cette action est "débile, je ne vois pas l'intérêt de faire des choses pareilles. Ce sont nos impôts qui payent ça, à quoi ça sert ?" Un peu plus loin, ce sont les poteaux qui ont subi des dommages. Au total, ce sont une dizaine de panneaux qui ont été saccagés.

Des motivations floues

Les habitants s'interrogent aussi sur le mobile du délit. Pour Roland Peyny, "ce serait bien de connaître les motivations de l'individu derrière ça. Est-ce que c'est gratuit ou au contraire, est-ce qu'il y a quelque chose à revendiquer ?"

Dans le village, certains pensent que les réticences au projet éolien porté par la municipalité peuvent être à l’origine de ce saccage. En 2018, 1121 signatures s'opposaient par pétition au projet éolien du Mont de Transet.

Mais les militants réfutent catégoriquement cette version des faits. Florence Verheyem, membre de l’association Mont-Transet Vent Debout, ne voit pas "qui a intérêt à saccager un bien public. Nous avons fait un recours en justice, je ne vois pas pourquoi on irait utiliser des armes à feu alors que la décision n'a pas encore été rendue." Elle ajoute : "La seule chose pour laquelle on milite, c'est pour préserver l'environnement, mais pas aller saccager, sinon on l’aurait fait depuis le début."

Une vision partagée par la mairie. Monique Caillaud, la maire de Thauron, préfère rester prudente sur les pistes avancées. "Les gens font l’amalgame. Il y a du plomb, donc on peut penser que ce sont les chasseurs. Mais je fais entièrement confiance aux équipes de chasseurs sur la commune." Des traces de coup de pied ont également été repérées.

Je fais entièrement confiance aux équipes de chasseurs sur la commune.

Monique Caillaud, maire

Une vision partagée par la mairie. Monique Caillaud, la maire de Thauron, préfère rester prudente sur les pistes avancées. "Les gens font l’amalgame. Il y a du plomb, donc on peut penser que ce sont les chasseurs. Mais je fais entièrement confiance aux équipes de chasseurs sur la commune." 

D'autant que la situation n'est pas nouvelle pour Monique Caillaud. Le panneau "Tous feux interdits", situé au bord du Thaurion, a déjà été dégradé plusieurs fois. "Il avait été dérobé, on en a remis un nouveau l’année dernière", raconte la maire. "On l’a déjà retrouvé dans la rivière ou les ronces. On sent que ce panneau gêne particulièrement."

Réparer les dégâts va coûter entre 500 et 600 euros à la commune, "une charge sur un petit budget, c'est compliqué. On aurait autre chose à faire que de changer régulièrement les panneaux." 

Aucune piste ne semble prendre le dessus pour l'instant. La gendarmerie de la Creuse effectue des patrouilles pour éviter de nouvelles dégradations. 

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