Les habitants de la cité HLM du Petit Bois à Bourganeuf (Creuse) viennent d’apprendre la démolition prochaine de la moitié des logements sociaux. Les nombreux appartements vacants expliquent cette décision selon Creusalis. Des locataires estiment, eux, que la priorité n’est pas là.
"On a tous nos souvenirs, notre enfance ici, tout va être détruit. Forcément, les souvenirs partent avec", regrette Assya Dahmani qui habite, depuis sa naissance, dans cette cité HLM du Petit Bois, juchée sur les hauteurs de Bourganeuf (Creuse). Elle est aujourd’hui menacée. Tout a commencé par le courrier reçu, il y a une semaine, de la part du bailleur social Creusalis qui a eu l'effet d'une bombe auprès des habitants. La moitié des bâtiments du quartier sera bientôt détruite.
La cité du Petit bois a été construite dans les années 1970 pour répondre à la venue de travailleurs étrangers dans les scieries. Mais depuis, la commune a perdu près de 1 000 habitants, et dans le quartier 19 logements sont inoccupés. Pour le bailleur social l'équilibre n'y est plus.
Toutes les charges et tous les frais qu’on supporte aujourd’hui, une partie peut être renvoyée sur les charges locatives, mais en partie seulement car il n’est que partiellement occupé. Du coup, tout ce qu’on ne peut pas répercuter sur ce groupe-là est supporté et assumé par la totalité des locataires de Creusalis... C'est un équilibre qu’il faut qu’on veille à préserver.
Pour les locataires, il y a d’autres priorités
Si Creusalis a des problèmes financiers, de budget d’occupation de logement, de désertification de la commune, du département, tout ça est certainement vrai, mais peut-être bien que leurs problèmes, il faut qu’ils les parachutent sur d’autres cités qui sont beaucoup plus à problème et beaucoup plus obsolètes que notre Petit Bois.
Avec ses voisins, cette locataire a déjà lancé une pétition pour rester sur place.
La ville de Bourganeuf ne "peut infléchir les décisions" de Creusalis
Face à cette situation, la ville de Bourganeuf s’est exprimée en indiquant que le bailleur social poursuivra le démantèlement mais insiste sur le fait que Creusalis accompagnera les locataires "dans leur relogement que ce soit techniquement ou financièrement". Si elle ajoute ne pas pouvoir "infléchir les décisions de cet organisme autonome (Creusalis)" elle annonce s’être "rapprochée de Creusalis pour identifier les possibilités de relogement sur place au sein des autres bâtiments" car "consciente de l’attachement des résidents à leur quartier." Elle invite "les personnes concernées à se rapprocher de leur bailleur."