La première résidence intergénérationnelle en logement social vient d'être ouverte à Limoges. Elle est composée de 26 logements du T1 au T5 occupés par des jeunes, des familles et des seniors. Tous pourront se retrouver lors d'activités communes.
Située au 136 rue Sainte-Claire à Limoges, la résidence Montégut est la première résidence intergénérationnelle dans des logements sociaux à Limoges. Elle est composée de 26 logements du T1 au T5 occupés par des jeunes, des familles et des personnes âgées.
Parmi elles, Aline Orliange, 83 ans, s'apprête à déménager. C'est suite au décès de son mari qu'Aline a décidé de quitter sa maison pour un appartement de 53 mètres carrés qu'elle fait visiter à sa fille Mireille. "Là-bas, c'est les plantes, lui montre-t-elle, et après c'est le canapé... c'est tout neuf, c'est bien "
On est d'autant plus contentes qu'elle pourra avoir des activités, et puis des services
Inaugurée le 13 octobre 2020, la résidence Montégut a accueilli ses premiers habitants fin septembre. Les 26 logements devraient tous être attribués d'ici la mi-octobre nous indique Limoges Habitat précisant qu'il y a "toujours beaucoup de demandes pour les résidences neuves comme celles-ci". Huit logements sont réservés aux séniors comme Aline et deux aux personnes à mobilité réduite.
#Habitat | ? Inauguration de la résidence Intergénérationnelle Montégut par @Limogeshabitat_ ?
— Limoges Métropole (@LimMetropole) October 13, 2020
Située à #Limoges, cette résidence de 26 logements a été conçue pour rompre l'isolement des personnes âgées et recréer des liens entre les habitants. pic.twitter.com/MJJzHe7PcU
Des jeunes comme Aurélien Monneveux, 19 ans, font également partie du projet. Lui qui habite seul pour la première fois est rassuré par le fait de cohabiter avec des personnes plus âgées : "On se connaîtra : comme ça, si on a un petit souci on ira voir les voisins. Par exemple, pour cuisiner, ou pour m'apprendre à faire une machine à laver".
L'ensemble des résidents pourra se retrouver dans une salle commune où Louis Richard, de l'association "Terres de Cabanes" sera présent 5 jours sur 7 pour organiser des activités comme des ateliers cuisine, des soirées jeux ou l'entretien d'un potager.
L'objectif est de briser la solitude
Rien que le fait d'être présent, d'avoir un espace ouvert et chaleureux où on peut boire un café ensemble et rencontrer les autres résidents, je pense qu'on arrivera à faire du lien, à faire en sorte que les résidents se rencontrent
La cohabitation intergénérationnelle, un modèle qui se développe
Bien implantée au Québec, aux Pays-Bas, dans les pays scandinaves et en Australie (où on parle d'"habitat kangourou"), apparue dans les années 1990 en Espagne en pleine crise du logement, la cohabitation d'un jeune et d'une personne âgée a commencé à se développer en France après la canicule meurtrière de 2003.
La loi Elan sur le logement du 23 novembre 2018 et un arrêté du 13 janvier 2020 instituent le contrat et la charte de "cohabitation intergénérationnelle solidaire". L'ambition est de "prévenir l'isolement des séniors et contribuer autant que faire se peut à leur maintien à domicile" et de "permettre aux jeunes d'être accueillis, avec une contrepartie financière modeste" et la réalisation de "menus services". Par menus services, le législateur entend par exemple "une présence bienveillante dans le respect de la vie privée".
En Nouvelle-Aquitaine, l'association "Vivre avec" à Bordeaux promeut la cohabitation intergénérationnelle depuis 2004. A Toulouse, le concept est porté par l'association "Mieux ensemble" qui crée ainsi des binômes étudiants-personnes âgées depuis plusieurs années, comme l'expliquent nos confrères de France 3 Occitanie qui les ont rencontrés.