Pôle viandes locales de Bourganeuf : difficultés et espoir de reprise

Créé au printemps 2020, l'abattoir et atelier de découpe creusois innovant est en redressement judiciaire depuis plusieurs semaines. Ses gérants espèrent une reprise de ce site unique en France porté par 80 éleveurs.

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C'est un projet qui a connu une longue gestation depuis 2007.

A cette époque, les abattoirs de Guéret et Eymoutiers ont fermé, laissant les éleveurs creusois de limousines très démunis. Avec le développement des circuits courts, ils ont décidé de se réapproprier la découpe et la transformation de leur viande. 

Au printemps 2020, malgré la crise sanitaire, le "pôle viande locale de Bourganeuf" a pu voir le jour, porté par 80 éleveurs locaux. Un abattoir plus éthique conçu pour éviter trop de stress aux animaux et un atelier de découpe et de transformation de la viande ont été installés.

Pourtant, un an et demi plus tard, les difficultés financières s'accumulent et ont conduit au redressement judiciaire de l'entreprise depuis octobre, a révélé la Montagne.

A 800 mètres de l'abattoir, Claude Skrzypczak, éleveur, aurait aimé utiliser l'équipement mais il doit envoyer ses animaux se faire abattre à Limoges ou Ussel. L'exploitant agricole a investi plusieurs milliers d'euros sur le pôle viandes locales comme 80 autres éleveurs. Il reconnaît des erreurs collectives.     

Un outil comme ça, ça représente un énorme investissement. La seule utilisation par les producteurs ne suffisait pas, il fallait aussi commercialiser. Il y a eu des choses de faites mais on n’a pas été assez performant à ce niveau-là pour pouvoir maintenir une viabilité économique de l’outil.

Claude Skrzypczak, éleveur

Contacté par France 3, Guillaume Betton, président du pôle viande confirme la situation.

Malgré le potentiel, nous n'avons pas réussi à trouver un équilibre économique. On a joué de malchance aussi avec le Covid.

Guillaume Betton, PDG du pôle ce 11 janvier.

Alors que la phase de redressement judiciaire doit s'achever ce lundi 17 janvier 2022, La Montagne écrit que la coopérative Unebio, le plus important opérateur de la viande bio en France et la coopérative de consommateurs C’est qui le patron ?! se sont déplacés à Bourganeuf.

Guillaume Betton ne veut pas s'étendre sur le sujet mais veut croire à un avenir meilleur. "Un dossier de reprise sera déposé la semaine prochaine" dit-il.

Double enjeu

Le nouveau repreneur devra veiller à augmenter les ventes de viandes qui sont restées en deçà des prévisions et surtout relancer l'activité d'abattage qui a peu fonctionné, malgré le côté novateur.

L'atelier de découpe de viande, l'autre partie du site avec la préparation de plats traiteur ont fonctionné mais pas assez pour les finances. Les éleveurs espèrent maintenant la reprise du site de neuf salariés tout en restant partenaires et clients de l'entreprise.     

Cela veut dire que notre futur éventuel repreneur nous intègre à son projet et que l’on puisse continuer à utiliser cet outil comme on le fait aujourd’hui, transformer nos animaux localement. L’idéal c’est que l’éventuel repreneur amène le surplus d’activité qui permet de rendre l’outil viable et rentable.

Claude Skrzypczak, éleveur

Tous les actionnaires initiaux espèrent pouvoir relancer la machine avec l'aide d'un repreneur à l'image du lycée agricole d'Ahun.

Olivier Tourand, président du conseil d'administration du lycée et éleveur, ne semble pas si surpris par les difficultés du pôle. "Il faut corriger le modèle économique et revoir l'organisation et le management dit-il".

Car les besoins et les objectifs étaient importants pour de nombreux partenaires. "Il y avait un double enjeu : valoriser la production locale et développer la formation de cuisiniers pour la restauration collective en circuit court".

Avec la création de cet outil unique qui a coûté 5 millions d'euros, les concepteurs du pôle ont vu juste et espèrent avoir séduit un repreneur d'envergure qui voudra miser sur la viande limousine réputée au-delà de la Creuse.

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