Les salariés ont appris que l'enseigne allait se séparer des deux magasins de la marque implantés à La Souterraine et à Guéret en Creuse. L'enseigne va céder en location vente 46 magasins au total. Ils n'en savent pas beaucoup plus, mais sont très inquiets au sujet du maintien de leurs emplois.
C'est une annonce tombée mercredi dernier (3 mars 2020) en CSE et qui est arrivée aux oreilles des salariés. Le groupe Carrefour envisagerait de se séparer de 46 magasins, dont l'hypermarché guéretois et un supermarché sostranien, soit 170 salariés, en comptant la galerie marchande de Guéret. Ces magasins seraient cédés en location-gérance.
Incompréhension des salariés
Les consommateurs n'y verront que du feu, leurs magasins seront toujours là. Mais à Guéret, la galerie marchande risque de disparaître, ainsi qu'une partie des 90 salariés, si la grande surface est effectivement cédée en location par le groupe. Une annonce que les salariés digèrent d'autant moins que les magasins creusois enregistrent ces derniers temps de bons résultats. Laurent Desfougeres, délégué CFDT Carrefour à Guéret ne comprend pas :
Nous, on a fait un maximum d'efforts. On accepté d'ouvrir le dimanche matin, de faire des heures supplémentaires, d'adopter des organisations de travail relativement compliquées et ça a réussi, puisqu'on a reçu la meilleure prime d'intéressement de tous les hyper France.
On ne sait pas qui ? On ne sait pas quand ?
Sur la liste des cessions figure également, le supermarché implanté à La Souterraine. Pour ses 54 salariés, le plus inquiétant, c'est le flou total de cette cession. Severine Peix, déléguée CGT du Carrefour Market de La Souterraine précise :
Avant la location-gérance était présentée en réunion de comité d'entreprise. Là, on est dans le flou. On ne sait pas qui ? On ne sait pas quand ?
5 centimes par actionnaire ?
Perte de plus de la moitié des salariés, perte de la convention collective, c'est ce qui est arrivé au Carrefour Market de Guéret, une fois passé en location gérance. Les salariés creusois ont donc peur de subir le même sort. La CFDT se mobilise. Elle espère obtenir un plan de sauvegarde de l'emploi. Laurent Desfougeres envisage de s'adresser aux actionnaires de l'enseigne en leur demandant de verser 5 centimes par action. Une obole symbolique mais qui pourrait, selon lui, sauver l'hypermarché guéretois.
Le syndicat a aussi obtenu le soutien de Michel Vergnier, le maire de Guéret, qui s'est engagé à rencontrer au plus vite la direction régionale du groupe. Un groupe qui a bénéficié de 752 millions d'euros au titre du crédit d'impôt compétitivité emploi.