Creuse : les enjeux du second tour des municipales à Felletin

Trois listes se sont affrontées à Felletin au premier tour des municipales 2020. Quelle stratégie les candidats vont-il adopter pour le second tour ? C'est l'enjeu des prochains jours.
 

Trois listes se sont affrontées à Felletin au premier tour. Renée Nicoux (41,54%) l'ancienne maire et ancienne sénatrice PS a devancé ses concurrents Michel Pinton (34,38%) lui aussi ancien maire et membre de l'UDI et Philippe Collin (24,06%) issu de la majorité sortante divers droite. Les deux concurrents vont-ils fusionner pour battre Renée Nicoux ?

D'emblée l'idée d'organiser le vote ce 28 juin n'emballe pas Philippe Collin qui aurait plutôt préféré recommencer l'élection depuis le début avec un vote à l'automne. 

"Je crains que l'abstention ne soit très importante. Déjà au premier tour certaines personnes notamment âgées avaient fait le choix de ne pas voter par sécurité. Le résultat s'en est trouvé influencé. Les jeunes et les plus motivés sont allés voter ce qui a peut-être profité à madame Nicoux, mais n'est pas forcément représentatif de ce que les gens pensent".
- Philippe Collin


Quant à l'argument économique, il laisse Philippe Collin dubitatif : "Ce n'était pas une urgence ! Traditionnellement une année d'élection il n'y a de toute manière pas beaucoup de commandes publiques ou de grands travaux. Les maires en place pouvaient tout à fait gérer encore un peu. Après le vote, on va aussi avoir le problème des conseils communautaires. Comment réunir 50 élus dans une salle ?"

Une réticence partagée par Michel Pinton qui craint également une forte abstention et un résultat altéré. 


"A l'automne, il y aurait eu moins de risques et peut-être un résultat plus clair et définitif"
- Michel Pinton  


L'ancien maire (de 1995 à 2008) déplore aussi une campagne biaisée par le respect des règles sanitaires.  "On ne va pas pouvoir faire de réunion, pas de porte-à-porte. La campagne va se faire à distance par des ouï-dire ou des rumeurs. Heureusement que nous sommes déjà connus".

Sans surprise, celle qui a devancé ses concurrents au premier tour ne partage pas cet avis. 

"C'est une bonne décision notamment du point de vue économique. Il est temps que les exécutifs se mettent en place et que des décisions soient prises, que des projets soient lancés. A Felletin il y a quand même eu une bonne participation au premier tour (près de 68%) ce qui est tout à fait honorable et donne de la crédibilité au résultat"
-Renée Nicoux.


Campée sur ses appuis, l'ancienne sénatrice espère amplifier son score et affirme ne pas craindre une fusion des listes adverses. "Ce n'est pas parce que les listes fusionnent que les résultats en font autant" avertit-elle. 

Des discussions ont déjà eu lieu entre Philippe Collin et Michel Pinton. Sans qu'un accord ne soit encore intervenu. Pourtant, dès le départ, la possibilité d'une liste commune avait été mise sur la table. 

"Les premiers contacts ont montré qu'un accord ne serait pas facile. Mais tout n'est pas terminé. Il nous reste jusqu'à la fin de la semaine pour trouver un accord" explique Michel Pinton.

De son côté Philippe Collin semble bien disposé vis-à-vis d'une fusion. "Il faut que l'on trouve une proposition honorable pour les deux équipes. Il faut une fusion intelligente pas une intégration. Elle ne se fera donc pas à n'importe quel prix".

Le candidat se veut optimiste. Il voit dans la crise la confirmation de l'état d'esprit qui anime son équipe. "Avec le coronavirus, j'ai pris conscience de certaines priorités. L'engagement politique ne doit pas se faire au détriment de la vie familiale. Notre projet qui vise à partager le travail, à déléguer et à éviter que la charge ne devienne trop chronophage me semble d'autant plus pertinent." 

Triangulaire ou duel ? Les discussions vont aller bon train cette semaine. Réponse dans les prochains jours.
 
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