Et si nous partions en balade dans une ville méconnue située à l'est de la Creuse. Felletin fut le berceau de la tapisserie en Limousin, elle recèle aussi en son sein une richesse patrimoniale, tel un ancien atelier de taille de diamants ainsi que l'un des clochers les plus remarquables de l'ex-Limousin.
Entre Bordeaux et Lyon, au pied du plateau de Millevaches, Felletin fut longtemps à la croisée des chemins. De ces temps riches, mais révolus, subsiste un passé patrimonial.
Un patrimoine remarquable
À découvrir notamment, l'église Sainte-Valérie et sa haute tour carrée, dernier des grands clochers limousins. "C'est vrai que ses dimensions sont impressionnantes, notamment son emprise au sol est très massive. L'ingéniosité des constructeurs, c'est qu'on agence les blocs de pierre et on fait en sorte, par un système de légère pente, d'affiner le plus possible les étages en élévation", explique Merise Bouard, de l'association "Felletin Patrimoine Environnement"
Culminant au sommet des trois étages de l'imposant clocher, une couverture, particulière, en bardeaux de châtaignier : "ce sont des tuiles en bois de châtaignier positionnées en quinconces, comme sur un toit classique, et qui permettent une très bonne étanchéité, ce qui permet à l'eau de ruisseler. Ça donne un aspect qui se patine, qui vieillit dans le temps, et qui est très durable. Toutes nos églises ou nos chapelles sont réalisées avec ce type-là."
Un artisanat : la tapisserie
Fait méconnu en Limousin, la tapisserie est née à Felletin. Une première trace en atteste en 1457. Un savoir-faire perpétué depuis le XIXe siècle dans cette manufacture sur des métiers de basse lisse.
Sylvie Lalandec est lissière depuis 37 ans, un travail minutieux exigeant concentration et dextérité. La pièce réalisée le jour du reportage lui demandera 500 heures de travail.
Toute l'année, des visites font découvrir les ateliers de tissage de l'entreprise Pinton, ainsi que les espaces dévolus au TUFT, la création de tapis réalisés à l'aide de matières diverses comme le coton, le lin ou la laine.
La taille de diamants
C'est un autre témoignage du savoir-faire des Felletinois : au début du siècle dernier, Claude Blaise Vennat, Creusois monté à Paris, a l'idée de créer une entreprise de taille de diamants.
Constance Faucher, de l'association "Felletin Patrimoine Environnement" nous raconte : "il avait hérité d'un moulin avec sa femme, il s'est dit, j'ai un lieu tout trouvé : la force de l'eau qui va faire fonctionner les machines et une main d'œuvre qualifiée, notamment les lissiers."
Les pierres du Congo arrivaient par la Poste. Felletin compta jusqu'à 5 ateliers de taille de diamants. Au début des années 80, victime de la concurrence étrangère, le dernier plia boutique. Une coopérative actuellement rénovée qui rouvrira ses portes aux visiteurs en juin 2023. Un autre pan d'histoire, à découvrir, à Felletin…