La Cour d'Appel de Limoges conteste à Patrick Bardinon, l'un des trois héritiers du riche industriel creusois Pierre Bardinon, plus grand collectionneur de Ferrari au monde, la propriété de la 250 GTO de 1964, baptisée la « Joconde des Ferrari ». Vendue en 2014, il devra en restituer le prix.
La succession de Pierre Bardinon connait un nouveau rebondissement
Patrick Bardinon avait été relaxé du délit d'abus de confiance et le Parquet n'avait pas relevé appel du jugement du Tribunal Correctionnel de Guéret du 7 mars 2019. Patrick Bardinon avait vendu en 2014 à un taïwanais un des exemplaires de la collection de son père, une 250 GTO de 1964, baptisée la « Joconde des Ferrari", pour le prix de 48 millions de dollars, convertis à 36 millions d'euros. Il estimait qu'il en était seul propriétaire, en vertu d'un cadeau personnel de Pierre Bardinon. Une position que contestaient son frère et sa soeur, certifiant quant à eux que cette voiture d'exception faisait partie de l’héritage commun.
Ces derniers, parties civiles à ce procès correctionnel, avaient eux relevé appel sur le plan civil, au motif qu'à leurs yeux la succession était privée de cet actif successoral. La Cour d'Appel de Limoges vient de donner raison à Jean-François et Anne Bardinon, en reconnaissant une faute civile de leur co-héritier, Patrick Bardinon.
Patrick Bardinon a donc été condamné à reverser dans la succession la valeur du véhicule détourné de l’actif successoral, soit 46,5 millions de dollars, augmentée de la commission de 1,5 million de dollars, soit au total 48 millions de dollars, somme assortie du montant des intérêts depuis avril 2014.
Il a cinq jours pour se pourvoir en cassation.
Jean-François Bardinon, à la tête de l'entreprise Chapal à Crocq en Creuse se réjouit de cette décision
Je me bagarre pour la protection de la collection... Si mon frère n'a plus l'argent, il pourrait abandonner les modèles qui lui reviendraient au titre de la succession pour compenser, la seule chose qui compte à mes yeux est de préserver cette collection au sein du musée, qu'elle ne soit pas dispersée.
Dans les années 70, l’industriel Pierre Bardinon possédait une soixantaine de Ferrari, la GTO 250, acquise en 1978, était le joyau de son musée privé en Creuse.