Alors qu'une audience cruciale est programmée demain 19 juillet au Tribunal de Commerce de Poitiers, les salariés de GM&S ont prévu de bloquer à partir de ce mardi matin le site de Renault Logistique à Fouchères dans l'Yonne. La CGT appelle à une grève d'une heure dans toute la filière automobile.
Les salariés partis très tôt de La Souterraine ont prévu de bloquer les accès de l'usine Renault ce mardi, 18 juillet 2017. Ils sont déterminés à occuper le site "le plus longtemps possible". Les tentes sont installées pour maintenir le siège la nuit prochaine.
Située le long de l'autoroute A19 sur la commune de Villeroy près de Sens dans l'Yonne, cette plateforme logistique abrite sur 150 000m² un magasin de pièces de rechange et accessoires du groupe Renault.
L'ambiance à l'arrivée de GM&S dans l'Yonne
► Lire l'article de nos confrères de France 3 Bourgogne Franche-ComtéAprès 8 mois de lutte, les salariés de GMS ne baissent pas les bras et espèrent encore faire évoluer le nombre de salariés repris ainsi que le montant des indemnités de ceux qui seront licenciés une fois que l'entreprise aura changé de propriétaire.
Pour l'instant 157 licenciements sont prévus. Les syndicats demandent que leurs indemnités de licenciement soient supérieures aux seules indemnités légales, ce qui n'est pas prévu pour l'instant, aucune des parties n'acceptant de financer ces mesures d'accompagnement supplémentaires.
Une reprise compromise ?
Hier lundi 17 juillet, une rencontre avec le repreneur Alain Martineau, le dirigeant de GMD, était prévue à la Souterraine. Elle a été annulée. Et surtout, le ministère de l'Économie a publié un communiqué de presse indiquant que PSA refusait d'investir 5 millions d'euros sur le site de La Souterraine, compromettant ainsi la reprise par GMD.L'entrepreneur a en effet toujours indiqué reprendre le site, à condition que 15 millions soient investis pour la modernisation : 5 de la part de l'État, 5 de la part de Renault et 5 de la part de Peugeot. Le groupe PSA a réagi, et démenti dans un communiqué. "C'est incompréhensible et injuste", pour le constructeur automobile, qui assure avoir "confirmé un investissement de quatre millions d'euros dans du matériel".
"J'espère que c'est une maladresse de la part de Bercy d'avoir communiqué de cette façon. Nous avons appris cela par médias interposés alors que nous sommes les principaux interressés" déplore Jean-Marc Ducourtioux, délégué du personnel CGT. Quant au choix de bloquer un site Renault ce 18 juillet, Yann Augras, autre délégué CGT prévient : c'est soit l'un, soit l'autre, quand on aura fini avec Renault, on ira chez PSA..."
Aujourd'hui, la CGT Métallurgie appelle à une grève d'une heure dans toute la filière automobile pour soutenir les salariés de GMS.