Affaire du petit Gabin : les parents condamnés à 17 ans de réclusion criminelle

Les parents du petit Gabin ont chacun été condamnés à 17 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Creuse, ce vendredi 15 novembre 2019. En juin 2013, l'enfant avait trouvé la mort à seulement 22 mois après avoir été privé de soins et de nourriture.

Après quatre jours de procès, le verdict est tombé : les parents du petit Gabin, Edouard R. (40 an) et Céline V. (34 ans), ont tous les deux été déclarés coupables et condamnés à 17 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Creuse. La cour et les jurés ont donc suivi les réquisitions de l'avocat général, Bruno Sauvage, prononcées plus tôt dans la journée. Un mandat de dépôt a également été prononcé à leur encontre. Ils ont donc été évacués de la cour avec les menottes afin d'être directement incarcérés.

A l'annonce du verdict, Céline V., qu'on ressentait empreinte d'une forte émotion contenue, s'est retournée vers des proches pour leur remettre les clés de la voiture et de leur maison. Edouard R. est lui resté sans réaction, comme lors des quatre jours de procès. 

Pour rappel, les deux parents étaient jugés pour "privation de soins et aliments ayant entraîné la mort d'un mineur par ascendant", suite au décès de leur enfant à l'âge de 22 mois à la suite d'un défaut chronique de soin et d'alimentationen juin 2013.  Ils risquaient tous les deux jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle.
 

"C'est une décision lourde mais significative"

"C'est une peine significative au regard de la gravité des faits et des conséquences qu'ils ont entraînés", a déclaré la présidente de la cour d'assises Colette Lajoie. Même son de cloche chez l'avocat de l'association L'Enfant bleu - Enfance maltraitée, Maître Yves Crespin : "C'est une décision lourde mais significative. Ca veut dire aussi qu'on ne peut pas accepter qu'un enfant, en France, aujourd'hui, puisse mourir de faim et de soif, uniquement parce que les parents l'ont délaissé".

Du côté des condamnés, leur avocate Maître Emilie Bonnin, se dit "extrêmement déçue" de cette décision et estime que la peine prononcée est "très lourde". "Si on pense, ne serait-ce qu'un instant, à l'aîné, ça va être un troisième traumatisme pour lui, après la mort de son petit frère et son placement".

A l'audience d'intérêt civil, l'avocat général a requis la déchéance d'autorité parentale sur le frère aîné du petit Gabin, Melvin, actuellement placé en famille d'accueil mais la cour d'assises ne l'a pas suivi.

Le couple a dix jours pour relever appel de la décision. L'exercice de cette voie de recours pourrait justifier une demande de remise en liberté en attendant un second procès, les accusés ayant comparus à cette audience libres.

Le 20 novembre 2019, les parents de l'enfant ont annoncé leur volonté de faire appel de leur condamnation. 

Le médecin de famille, qui a été entendu comme témoin durant ce procès pour expliquer l'extrême maigreur du petit Gabin, devra lui comparaître au tribunal correctionnel de Guéret pour "non-assistance à personne en péril" en 2020.



Pour tout comprendre du déroulé du procès, retrouvez tous nos articles sur l'affaire du petit Gabin :    


 
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