Assises de la Creuse : le procès de l'assassinat de la place Bonnyaud à Guéret

L'assassinat d'un homme de 24 ans, Kévin Gentil, en plein centre-ville de Guéret, dans la nuit du 14 juillet 2016, avait suscité l'émoi. Renvoyé deux fois, le procès des deux hommes poursuivis pour le tir mortel et complicité d'assassinat débute ce lundi 11 octobre pour 5 jours.
 

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Du jamais vu

Le meurtre que va juger à partir de ce lundi la Cour d'Assises de la Creuse a eu lieu en plein centre de Guéret, sur la place même du Palais de Justice, la place Bonnyaud. Un assassinat qui a suscité de l'émotion en Creuse, l'un des départements les plus sûrs de France où pas un seul meurtre n'avait été recensé en 2015. 

C'était le soir du 14 juillet, il y a 4 ans. Il fait beau, il y a du monde aux terrasses. Une BMW blanche aux vitres teintées circule bruyamment, se fait remarquer à plusieurs reprises. Et quand elle revient vers 1h du matin, c'est pour un drame. Adhémar Vialle, 20 ans, sort par le toit ouvrant. Et à peine quelques mots échangés, il vise Kevin Gentil, 24 ans qui arrive vers lui. Il tire avec une arme de type fusil de chasse. A moins de 8m. En pleine tête. Plusieurs témoins sont alors choqués. La victime décède huit heures plus tard au CHU de Limoges.

L'enquête révèle que plus tôt dans la soirée, Adhémar Vialle cherchait activement Kevin Gentil dans la ville. Des coups de feu en l'air étaient même tirés devant le bar Rochefort, à 300 mètres de la place, où ses amis prenaient un verre. Personne cependant n'appelle la Police.

Les policiers arrêtent l'auteur du tir mortel trois jours plus tard à la gare des Bénédictins à Limoges. Le conducteur de la BMW,  lui, également 20 ans, n'est interpellé que deux mois après les faits, à Orléans.

Ils comparaissent aujourd'hui pour assassinat et complicité d'assassinat. 

Des querelles futiles, un mobile difficile à cerner
 

On était dans une cour de récréation, à celui qui crache le plus loin, on en est là malgré la gravité du drame qui s'est produit

Philippe Lefaure, Avocat de l'accusé de complicité d'assassinat



Les protagonistes se connaissent. Même s'il y a de la consommation de cannabis, les stupéfiants ne semblent pas être un mobile. C'est plutôt sur un ressentiment entretenu par les compagnes des hommes que les débats pourraient se porter. La succession de témoignages devrait éclaircir les questionnements. Ceux-ci sont nombreux et la famille de Kévin Gentil n'a pas vraiment obtenu de réponses à l'issue de l'instruction, en dépit d'une reconstitution.

Le procès va durer 5 jours. Les accusés, aujourd'hui âgés de 24 ans, encourent la réclusion criminelle à perpétuité. 



 
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